article: Assemblée Générale du 13 novembre 2007

Place cette fois à l’opposition PS/Cdh à Schaerbeek ! En mars dernier, c’était la majorité MR/ECOLO qui avait été invitée par Démocratie Schaerbeekoise.

Etaient présents pour le PS : Messieurs Courthéoux (porte-parole), Lahlali et Van Gorp. Mme Onkelinx était excusée.
Pour le CDH, étaient présents M. Grimberghs (porte-parole), Mesdames Nyssens et Ozdemir.

Rapports avec la majorité :

Le PS : « Après une campagne difficile, on a dû lutter pour se faire respecter. On a essayé de limiter notre temps de parole, de nous disperser dans la salle du Collège. Nous souffrons du manque de transparence et de l’attitude triomphaliste de la majorité qui méprise l’opposition. Les tensions sont encore personnalisées, mais nous avons promis une opposition ferme et constructive. »

Le Cdh : « On a l’impression que la majorité précédente a été reconduite sans la participation du PS; les éléments de rupture sont peu importants. Il n’y a pas de réelles ambitions pour notre commune : notamment toujours pas de lobby schaerbeekois, le musée du chemin de fer toujours pas acquis pour la gare de Schaerbeek… ! Point positif : le plan « climat » a été adopté. En tant qu’opposition, nous demanderons des comptes par rapport à l’accord de majorité. Une évaluation est d’ailleurs prévue à cet effet tous les deux ans. »

Au niveau du budget

Le PS : « Un budget conservatoire a été déposé par la majorité pour permettre au CPAS d’aller de l’avant ( à ce jour, le CPAS n’a toujours pas présenté son budget).»

Le Cdh : « Lors du vote sur le budget, il n’y a pas eu de débat, ni même de présentation du budget. Les décisions qui engagent la commune devraient être maîtrisées par les conseillers communaux qui devraient pouvoir bénéficier d’une formation. »

L’occasion nous est donnée de rappeler que Démocratie Schaerbeekoise a édité un fascicule expliquant le budget communal et a organisé l’année dernière une rencontre à l’hôtel communal sur ce budget.

La question des interpellations au conseil communal

A la différence de la précédente législature, le Cdh n’est plus la seule opposition démocratique.

Le Cdh et le PS admettent qu’ils se concertent avant les conseils sur certaines interpellations, mais on ne peut pas pour autant parler d’une opposition commune.

A la question de savoir si ce nombre élevé d’interpellations et si la longueur conséquente des séances n’écartent pas les citoyens des conseils communaux :

Le PS répond : « Nous présentons par conseil 15 à 20 interpellations sur des sujets qui concernent la population et qui sont utiles, car souvent avant même la tenue de la séance du conseil, les problèmes posés sont résolus. Il y a aussi davantage de public qu’auparavant au conseil. »

Le Cdh dit, quant à lui, regretter la durée des conseils communaux et à l’instar de la ville de Bruxelles, l’on pourrait envisager 2 séances par mois. Parfois les réponses sont exagérément longues. Le conseil n’est pas utilisé comme un outil de gestion communale. Le Cdh estime que souvent les débats de procédure sont trop nombreux et voilent les questions de fond. Certains sujets qui préoccupent les citoyens devraient être proposés à la discussion par la majorité sous forme de débats ouverts. Il n’y a d’ailleurs pas assez de débats au sein du conseil.

Leurs trois priorités politiques

A/ Le PS : il veut s’opposer, proposer et agir.
Ses priorités sont liées à la problématique des grandes villes : le logement, l’enseignement, l’emploi.

Le PS a défendu une motion sur les incivilités. Une loi fédérale impose aux communes de se charger de percevoir des amendes administratives afin de punir les incivilités. Cette loi tarde à être mise en application à Schaerbeek. D’où un sentiment d’impunité règne dans la population, qui est en réelle demande dans ce domaine.

Remarque de D.S. : depuis la réorganisation de la police et la nomination de David Yansenne à sa tête, la population semble avoir repris confiance et ressentirait moins ce sentiment d’impunité et d’insécurité. Les deux partis présents abondent dans ce sens.

L’actuelle majorité a refusé de voter l’ordonnance régionale d’avril 2004 (dont l’instigateur est W. Draps et que M. Lahlali nous commente) sur le droit de préemption pour les raisons suivantes : la commune est désargentée ; il n’y a pas assez de terrain en friche et une clause de cet ordre est prévue dans tout contrat de quartier. L’opposition ( PS et Cdh ) estime que cet outil devrait être utilisé.

B/ Le Cdh présente ses trois priorités : le logement (sa création, son accès, sa gestion sociale, les A.I.S. ), les contrats de quartier ( il souhaiterait avoir une discussion ouverte sur ceux qui sont programmés ) et les équipements sportifs à développer ( ex. : le Crossing ).

Selon le Cdh, certains dossiers sont inquiétants : la gestion financière de l’hôpital public Paul Brien – Brugman, l’état des infrastructures sportives, l’absence de plan de logement, l’absence de méthode sur la mobilité, la question du RER, etc…

Le Conseil communal devrait pouvoir se positionner sur les grandes zones à réaménager, notamment les 26 ha de la gare Josaphat où à présent le MR. semble privilégier l’implantation de bureaux et d’une école européenne, aux dépens du logement.

Leurs revendications en matière de participation démocratique

Le PS désire plus de transparence et veut favoriser les interpellations au conseil ainsi que la participation des citoyens dans les domaines de la mobilité et du stationnement.

Le Cdh veut encourager également les interpellations citoyennes, exiger plus de transparence dans les Asbl para communales, interpeller le Collège à propos de l’organisation de la collaboration avec l’associatif local ( conclure un « pacte associatif »).

Questions du public

Q. : comment fonctionnent les Asbl para communales ? Existe-t-il un contrôle financier et sur leur fonctionnement ? On a l’impression qu’elles ne se soucient guère des besoins des gens.

Ces asbl sont nombreuses ; on pense notamment à Rénovas, aux Crèches, à « Sport Communal », à Schaerbeek-Info, au Centre Culturel, au Neptunium, de même qu’à d’autres types d’asbl qui ne sont ni constituées, ni contrôlées par la commune, mais auxquelles des conseillers communaux prennent part en y jouant un rôle… !

M. Grimberghs répond qu’il n’y a effectivement pas de contrôle démocratique sur ces associations. Aucune règle n’est prévue au plan communal pour contrôler leur budget. Ces associations déposent leurs comptes, parfois très sommaires, souvent très tardivement.
Il faudrait que l’approbation de leurs comptes et de leurs rapports moraux soit précédée d’un véritable débat et que la conformité de leur objet social soit aussi vérifiée.

Il ajoute une remarque sur « Schaerbeek-Info » : l’emploi des langues n’y est pas respecté. Certains articles ne sont pas traduits en néerlandais, ce qui devrait être la norme.

Q. : on entend souvent au Conseil communal : ce sujet a été traité en commission. Pouvez-vous clarifier ?

Les commissions ne sont pas publiques et le rapport de celles-ci – organisées par les Echevins – n’est pas reçu à temps, avant la séance plénière du Conseil. Il serait nécessaire de mieux préparer le travail des commissions, d’insister sur leur mission de formation et d’améliorer leur organisation pratique.

Q. : et les conseils de police, comment fonctionnent-ils ?

Ils se réunissent une fois par mois pendant une heure maximum. Ces Conseils ne sont pas ouverts aux citoyens et actuellement très peu fréquentés. Y siègent les trois bourgmestres de la zone de police (soit Schaerbeek, St Josse et Evere ), des conseillers de ces trois communes et les responsables de la police. On y parle de recrutement, de mouvement du personnel, des achats, des flux financiers (entre la zone de police et communes) et de la conception de la police de proximité.

Q. : qu’en est-il à présent de la cohérence idéologique des candidats présentés sur les listes électorales qui ont été tant décriées, lors du dernier scrutin ?

M. Courthéoux répond : « Nous voulions avoir une grande représentativité de la population sur nos listes. Les personnes d’origine maghrébine s’intéressent depuis longtemps à la politique locale, celles d’origine turque plus récemment. Ces nouveaux Belges sont très volontaristes par rapport aux « anciens » Belges. Nous avons eu effectivement plus d’élus parmi ces deux communautés. Nous en sommes heureux, car la diversité est bien présente.

Quant aux accusations d’appartenance de certains candidats aux « Loups Gris » (l’extrême droite turque), il y a eu beaucoup de mensonges et d’a priori à ce propos. »

M. Grimberghs réagit aussi : « Avant les élections, nous avons reçu nos candidats et nous avons discuté avec eux. Nous avons élaboré un texte interne pour éviter un risque communautariste pendant la campagne. Les élus ne correspondent pas à l’ordre de présentation de la liste. Mais nous n’avons guère eu de tensions internes à cause de cela. Nous avons pu intégrer tout le monde. »

Mme Ozdemir évoque un « soi disant journaliste qui répand des mensonges sur la communauté turque et qui se profile comme futur candidat MR. »
( N.D.L.R. : La conseillère communale fait allusion à M. Mehmet Koksal, qui fait partie de l’Association des Journalistes Professionnels et contraint d’arrêter le 29/10 son blog « Humeurs Allochtones » à cause de « menaces , insultes, pression familiale, procès à charge … » ) Une autre intervention fait état de l’accusation d’instrumentalisation des personnes d’origine étrangère afin de recueillir leurs votes, sans se soucier de leur appartenance ou de leur intérêt pour la chose publique.

Enfin, les deux partis d’opposition sont d’accord pour rappeler que « le nomadisme » au sein des partis existe aussi chez les « belgo-belges ».

Nouveau site de Démocratie Schaerbeekoise

Toutes les archives des bulletins de 2005 et 2006 sont encodées sur notre site ; d’autres suivront.
Le site de D.S : htpp.:// www.demoscha.be

Le renouvellement du Bureau

En mars 2008, l’équipe actuelle de 6 personnes aura terminé son mandat. Pour fin janvier, nous voudrions enregistrer les candidatures afin de les proposer au vote à l’assemblée de mars prochain.
A l’heure actuelle, nous avons deux candidats. Il nous faut encore au moins 3 candidat(e)s supplémentaires !

[Voir aussi: Le nationalisme turc – Quelle influence sur notre démocratie locale ? dans ce même numéro]

[Voir aussi: Le site web de notre invité M. Van Gorp sur la soirée]