Article: Assemblée Générale du 14 novembre 2000: Stop ou encore?

Les locaux flambant neufs de Sésam’ où DS se réunissait pour la première fois, affichaient plus que complet ce soir-là, ce qui était de bon augure pour traiter de la question (un peu) provocante que le Bureau avait mise à l’ordre du jour : “Stop ou encore ?”

La soirée a débuté par un “patchwork” d’analyses et de réflexions, de questionnements, de remarques et d’échos sur les dernières élections communales et leurs résultats :
– les listes contenaient dans leurs rangs trop de personnes qui n’avaient pas l’intention de jamais accepter un échevinat ;
– beaucoup de partis se sont présentés groupés de façon inédite (et pas toujours très explicite) à ce scrutin, il faut donc en tenir compte pour comparer les scores obtenus par rapport à 1994 (PRL-FDF-MCC-IDS ; SP-PS ; DEMOL englobant Vlaams Blok et FN) ;
– sur 47 conseillers (dont 15 conseillères), une grande proportion (25) siègeront pour la première fois et 10 sont d’origine étrangère ;
– le parti ECOLO se trouve au pied du mur, sa spectaculaire progression lui offrant une belle opportunité de participer pleinement à la gestion des affaires communales ;
– les partisans d’un rassemblement des “forces progressistes” sont déçus de la tournure qu’ont prises les négociations consécutives à la proclamation des résultats, alors que PS, PSC et ECOLO ensemble avaient recueilli autant de suffrages que la liste de Mr CLERFAYT ;
– la majorité a décidé de rédiger et d’approuver la totalité de son programme avant d’attribuer les échevinats ;
– certains enseignants des établissements schaerbeekois craignent l’attribution de l’échevinat de l’instruction publique à un élu qui ne partage pas avec eux les valeurs de la laïcité, du libre-examen et de la tolérance (no comment …).

Ensuite, les questions plus spécifiques à Démocratie Schaerbeekoise ont été abordées : devons-nous continuer à fonctionner ? Et si oui, pour quoi faire ? Et avec quels moyens ?

Un rapide bilan des derniers mois d’activité rappelle les événements mis sur pied (débats sur la “Bataille du rail” et la place de l’associatif, invitation à Riccardo PETRELLA), les travaux effectués (contacts avec des enseignants, bilan de la politique communale des six dernières années, envoi d’un questionnaire aux partis démocratiques pendant la campagne), la solidarité avec d’autres groupes (Extrême-Droite, non merci et Appel aux forces progressistes), en plus des habituelles tâches courantes (le suivi des Conseils communaux et l’élaboration du journal, de la rédaction des articles à l’envoi de la revue). Le Bureau fait remarquer, avec satisfaction certes, mais également avec une certaine lassitude, que tout ce travail est porté par ses cinq membres, épaulés pour des tâches précises par quinze autres personnes grand maximum.

Pourtant, sur les objectifs, l’assemblée est unanime à considérer comme indispensable la continuation des activités, pour
– offrir un lieu indépendant et objectif de discussion et de critique
– être présents aux Conseils communaux en tant que citoyens informés et pousser de la sorte nos élus à plus de sérieux, et plus de débat effectif
– assurer un regard et un moyen d’information différents sur les Conseils et ce qui s’y débat réellement
– être vigilants au niveau de chaque échevinat et suivre leurs activités réelles, en regard des déclarations et engagements initiaux
– interpeller les élus et les inviter même en dehors des échéances électorales ; leur faire entendre notre opinion et leur “donner des munitions”.

Il n’est en effet pas présomptueux de penser que, là où nous sommes et si peu nombreux soyons-nous, nous avons un impact sur la vie communale et une relative audience auprès des partis et des élus.

Et l’assemblée n’est pas en panne d’idées, de projets, de suggestions pour l’avenir :
– liens à tisser avec des groupes de personnes issues de l’immigration
– contacts à approfondir avec le secteur socio-culturel flamand de la commune
– ASBL communales auxquelles il nous avait été recommandé de nous intéresser d’un peu plus près
– droit d’interpellation du Conseil Communal à utiliser plus souvent
– regard sur les enjeux collectifs à amener dans d’autres lieux de démocratie participative (comme les enquêtes publiques, les réunions de concertation, le Conseil de prévention)
– gestion participative d’un budget municipal au Brésil à étudier lors d’une AG
– mise sur pied à envisager un jour, d’un réseau de Démocratie (un groupe pour chacune des 19 communes).

D’autres défis enfin s’offrent au groupe : élargir le nombre de nos membres, pour accroître tant notre impact que nos moyens (financiers et humains) ; se rendre accessibles à un public plus jeune (changer de dynamique, d’image, simplifier nos objectifs, notre discours, rafraîchir la revue, mettre en place une pédagogie, initier à la citoyenneté, offrir les outils de base, ouvrir la démocratie à tous, envisager d’autres media, prendre contact avec ce qui existe déjà).

L’assemblée offre pour terminer la possibilité aux nouveaux venus de proposer leur candidature pour venir renforcer l’équipe active et procède à la première phase du vote pour le renouvellement du Bureau (susciter des vocations, que l’on confirmera par un vote lors de l’assemblée prochaine).