bulletin 106 (1-3 2014): Edito: Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ??

Coïncidence ou fatalité, nous voici confrontés en l’espace de quelques semaines à des situations où des détenteurs de l’autorité trouvent normal de ne pas respecter la loi et/ou d’abuser d’espace (médiatique) public. Nous pensons à ces voitures de police garées devant le commissariat au milieu de l’avenue de Roodebeek. A la Présidente du CPAS de Schaerbeek qui ne s’émeut plus que ses services ne soient pas capables de respecter le délai légal pour répondre aux demandes d’aide, qui n’essaie même plus de le justifier, qui ne semble pas se soucier d’y apporter une solution. Au Bourgmestre qui use et abuse du journal communal pour promouvoir son image et son action à quelques encablures d’une échéance électorale.

Il est vraisemblable que, dans chacune de ces situations, l’intéressé estime que tout ça n’est pas bien grave, qu’il y a pire, que c’est pareil chez le voisin, mais à s’habituer à être moins regardant, on court le risque d’être de plus en plus complaisant avec soi-même et, de négligences en entorses, on s’approche du dérapage.

Comment se permettre encore d’être stricts sur les incivilités quand on en commet soi-même ? Comment restaurer la confiance en soi de personnes fragilisées quand on agit comme si on ne comprenait pas la profondeur de leur détresse et l’urgence de leurs besoins vitaux ? Comment attendre de ses concitoyens qu’ils collaborent à construire un vivre-ensemble respecteux des autres quand on met son pouvoir et de sa position au service de son ambition et de ses intérêts ?

Il est de notre devoir de citoyens vigilants de rappeler à nos responsables leur devoir d’exemplarité. Soyez irréprochables, c’est l’exigence de base pour que votre action soit efficace et crédible. N’oubliez pas que ce que vous faites de votre poste en vue, est fatalement contagieux, dans un sens comme dans l’autre, malheureusement peut-être plus dans un sens que dans l’autre … Et si à la longue, vous vous sentez entraînés par la facilité, l’indulgence envers vos à peu près, si votre conscience s’amollit et s’arrange de mieux en mieux de ce que jadis vous n’auriez pas toléré chez un autre, dites-vous qu’il est sans doute l’heure d’une petite cure d’opposition …