Il s’agit d’approuver le protocole d’accord entre la Commune et le Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur concernant l’octroi d’une allocation financière unique dans le cadre de la lutte contre la radicalisation violente (les 100.000 €, qui ont déjà été évoqués lors de précédents Conseils).
M. BOUHJAR (PS) demande s’il y a déjà eu des réflexions au sein du Collège sur les moyens de cette lutte, et quelles initiatives on va prendre pour améliorer l’esprit dans les quartiers. Il insiste : les responsables communaux doivent couper l’herbe sous le pied des intoxiqueurs ; il se souvient d’une époque où il y avait beaucoup de conférences-débats (il cite Mgr GAILLOT !?) ; aller sur le terrain, avec des formations, c’est important !
M. BERNARD voudrait savoir :
– si on avance dans la spécialisation, dans les connaissances psychologiques,
– si les Communes sont associées, si on mutualise les énergies à propos du centre spécialisé dans l’assistance non répressive et la lutte contre l’embrigadement.
Le Bourgmestre rappelle que le SPF Intérieur a doté une dizaine de villes d’un montant de 100.000 €. Schaerbeek avait déjà été aidée pour engager un fonctionnaire (qui, depuis l’été dernier, a pris des contacts avec de nombreux opérateurs). On compte consacrer 40.000 € pour lui engager un adjoint, et le reste pour renforcer de petites actions avec des partenaires :
– un groupe de mamans d’enfants partis, pour du travail associatif et la rencontre de familles en difficulté,
– des actions-interventions souples dans des milieux ou des groupes qui feraient savoir qu’il y a des jeunes qui posent problème, qui échangent des idées dangereuses (envoi d’un intervenant) ;
– des éducateurs de rue face à des jeunes qui veulent aider la Syrie (le Bourgmestre évoque une soirée où on a donné des explications géo-politiques sur la Syrie pour faire comprendre les enjeux et sortir de la vision manichéenne et où, pour déployer l’énergie des jeunes de manière positive, un projet de récoltes de vivres et d’argent a été imaginé).
Mais il y a bien plus que cet argent. Tout en admettant que tout est à inventer, M. CLERFAYT énumère :
– le travail de la police pour cartographier les quartiers où les « recruteurs » travaillent, leurs modes d’action, leurs cibles ;
– une Cellule de sécurité intégrée locale (CSIL) réunissant plein d’intervenants pour évaluer et décider ce qu’on peut faire ;
– la politique de prévention, notamment des équipes pour déconstruire les discours, soutenir les jeunes, les aider à prendre de la distance.
Sur Bruxelles, on a inventorié les personnes-ressources, tels les psychologues et les intervenants possibles. Il y a aussi un réseau énorme de villes européennes qui échangent des informations.
Enfin, au niveau régional, il avait plaidé en janvier 2015 déjà pour la création d’un organe régional de soutien aux familles – sur le modèle de Hayat à Berlin, ou d’Info Radicalisme à Montréal où quinze personnes se consacrent à de l’écoute, du soutien et de l’encadrement social. Car on ne pourra pas tout faire au niveau communal. Il faut mutualiser. Mais il ne voit rien venir, ni du côté flamand, ni de la Région malgré les annonces de M. MADRANE et malgré le programme de prévention subventionné par la Région (anciennement politique des grandes villes) qui s’est donné comme priorité la lutte contre la radicalisation – tout en n’ayant pas été doté d’un sou en plus malgré les missions en plus ! M. CLERFAYT conclut en se disant donc « circonspect » …