Nouvelles des sans papiers de la rue L’Olivier

À la fin du mois de novembre, nous recevions une invitation pour participer à la conférence de presse que la Voix des Sans Papiers organisait devant le nouveau squat au 40 rue L’Olivier, pas loin de Ste Marie.

Il y a plus de trois ans qu’un groupe de près de cent cinquante personnes occupait une résidence pour personne âgées près du métro Ribaucourt. Ils avaient dû quitter vers la fin du mois de septembre, la commune de Molenbeek invoquant l’habituel motif d’insalubrité, et ils s’étaient réfugiés dans une autre résidence près de Reyers : Résidence Diamant.

Appel à la Commune

Mais il ne faut pas rêver, en effet, après seulement quelques semaines, le propriétaire (qui auparavant avait refusé une occupation à titre précaire) obtenait leur expulsion. Heureusement, le groupe est bien organisé et bien entouré, ce qui leur a permis de se réfugier dans un autre bâtiment qui appartient cette fois au Foyer Schaerbeekois, qui est sous tutelle de la Commune. Ils sont plus d’une centaine, dont une trentaine de femmes, à s’entasser dans des appartements bien trop petits pour eux, mais comme ils disent eux-mêmes, il vaut mieux cela que la rue.

C’est pourquoi, lors de la conférence de presse de fin novembre, ils s’adressaient à la Commune en ces mots : nous avons été chassés de Ribaucourt et ensuite de Reyers, mais chaque fois, nous sommes partis dans la dignité et en laissant les lieux bien plus propres qu’en arrivant. Nous avions même investi de l’argent et du matériel pour remettre en ordre électricité et eau. De plus, les relations avec le voisinage ont toujours été bonnes. Nous savons que ce lieu appartient à la commune de Schaerbeek et que nous sommes trop nombreux, mais il vaut mieux cela que la rue. C’est pourquoi, nous demandons à la commune de nous permettre de rester ici au moins pendant les mois d’hiver. Ensuite, si la commune l’exige, nous partirons.

Occupation à titre précaire

Notre Commune a accepté de signer un contrat d’occupation à titre précaire jusqu’au 1er mars 2017. Nous n’étions pas rassurés par le mot de notre Bourgmestre dans Schaerbeek Info: « les occupations de squat troublent l’ordre public ».

Cela étant, nous sommes heureux de cette solution, certes temporaire, mais l’expérience ayant montré que la plupart du temps, une occupation à titre précaire est bien plus profitable au propriétaire que de laisser son bâtiment vide et ouvert à toutes sortes de vandalisme (dégradation, vol de tuyaux, de cuivre, etc…), on espère que si l’occupation se passe bien, elle pourrait être prolongée.

La Commune a d’ailleurs la preuve qu’un bail d’occupation précaire avec une association reconnue est bénéfique pour le propriétaire. L’exemple le plus frappant est celui de la quinzaine de maisons du bout de la rue du Progrès occupées avec un contrat d’occupation précaire sous le nom de La Poissonnerie. C’est un contrat avec la SNCB, mais la Commune connaît très bien cette occupation. Et la preuve qu’un tel type d’occupation est à recommander, c’est que cette même SNCB (ou la Commune ?) avait proposé à La Poissonnerie d’accepter encore une vingtaine de maisons en plus. Les responsables ont refusé l’offre, car l’investissement humain pour l’encadrement est trop grand.

Pour la petite histoire, dans plusieurs communes, des logements dits « insalubres » et en attente de rénovation sont proposés à des familles avec le titre d’occupation à titre précaire. Bien souvent, il s’agit de la période d’hiver, et principalement pour des familles avec enfants.

 

Personnes de contact du groupe de soutien :

Serge Noël : 0486/85 73 81

Emmeline, rue L’Olivier 59    miladyrenoirmiladyrenoir@gmail.com