Invitée : Caroline Sägesser, du CRISP.
Luc rappelle d’abord les différentes actions de DS autour des élections : questions aux 4 partis démocratiques, participation à la plate-forme « ça passe par ma commune », organisation, avec le MOC, d’une soirée-débat avec des représentants des 4 partis, interpellation des nouveaux élus à propos de la nomination du conseiller au CPAS.
Mme Sägesser commence par analyser les résultats des dernières élections par rapport aux communales précédentes, chiffres déjà pas mal commentés, puis par rapport aux élections à la chambre (2003) et à la Région (2004) :
La personnalisation qui a été très forte, cette fois-ci, a eu plusieurs conséquences : une mobilisation importante des électeurs, un recul de l’extrême droite, mais aussi une désaffection des petits partis et l’utilisation de procédés pas toujours très corrects.
Un accord préélectoral n’est pas forcément une mauvaise chose, s’il n’est pas secret, ce qui peut être assimilé à de la duperie.
Les retombées des résultats pour les partis peut se résumer ainsi :
– pour Ecolo, très dur, mais se termine ( ?)
– au PS, une remise en question encore à venir
– renforcement de Clerfayt au MR
– perte de crédit pour Grimberghs au CDH
Présence importante des allochtones sur les listes :
En principe, c’est une bonne chose, à condition qu’on partage vraiment des valeurs communes. C’est une maladie de jeunesse, cela va se normaliser.
Mme Sägesser signale que les allochtones sont presque absents des listes électorales en France.
Impact des résultats au niveau politique (Région, Fédéral) : le PS n’est plus dans la majorité à Schaerbeek, mais encore à la Région ; il n’y donc plus de relais. Est-ce que l’importance de ce relais n’est pas un peu exagérée ?
Suit le débat :
Les comparaisons de résultats avec 2003 et 2004 sont à nuancer car les listes qui se présentaient n’étaient pas exactement comparables.
Concernant la présence d’allochtones sur les listes, quelqu’un fait remarquer que, parmi les élus PS, il y a 3 belges « de souche » sur 13 !
Felipe ne pense pas que la situation va se normaliser. Il estime aussi que certains candidats « auraient logiquement dû » être élus, par exemple 3 femmes figurant dans les premières places ont été dépassées par des hommes « belges récents ». D’autre part, à cause du marketing qui a précédé, on va voir beaucoup de gens déçus (à qui les candidats avaient fait des promesses…).
M. Woydt dit que ces électeurs-là ont amené 10 nouveaux élus au PS. Il compare avec les commentaires qui ont accompagné l’arrivée des femmes au pouvoir en politique. Ces candidats vont gagner de la compétence.
Changeant de sujet, une dame se plaint de la difficulté pour les Flamands de Schaerbeek de trouver des candidats concernés par leurs problèmes, en particulier celui de l’enseignement.
Mme Sägesser, revenant au problème des candidats allochtones, dit que le CC ne doit pas absolument refléter la société. Il est avant tout le reflet des votes. Mais le marketing est malsain s’il ne s’accompagne pas d’un accord sur un programme.
Quelqu’un dit qu’on en a déjà trop parlé, que c’est une bonne chose qu’on ait des relais dans ces communautés.
M. El Khattabi trouve que l’affichage de ces candidats était exagéré, mais qu’il est naturel après tout de voter pour des proches, des connaissances. Il signale aussi que Clerfayt a « cartonné » dans cet électorat. La question qui reste à vérifier est celle de la compétence des candidats socialistes.
Lydia Doïnoff craint un effet de miroir des problèmes internationaux.
Claire Mergeay trouve que c’est de la démagogie : on aurait pu former ou choisir des candidats représentatifs.
Xavier Winkel rappelle qu’en 1982, Ecolo et Démocratie sans frontières représentaient la seule opposition au nolsisme, une situation non démocratique à tout point de vue. Il remercie DS de relayer le travail qui se fait en CC.
M. Woydt rappelle qu’Ecolo a été le premier parti à présenter des élus allochtones (en nombre) sur ses listes ; à présent leur présence est ramenée à de plus « justes » proportions. Le PS a été le 2e, le CDH, le 3e et le MR le dernier.
Isabelle Durant partage l’inquiétude de Lydia ; étant donné la susceptibilité de certains groupes, leur sur-représentation représente un danger.
Mme Sägesser estime que la surmédiatisation peut poser problème, car elle crée un effet de loupe.
La question se pose du rôle que peut jouer DS.
Sophie Dayez estime qu’il faut calmer le jeu.
Felipe souligne qu’il faut (continuer à) informer en relayant le travail du CC.
Pierre s’engage à le faire et, en particulier, à signaler quels sont les conseillers communaux qui sont actifs et ceux qui le sont moins.
M. Woydt propose de créer un site web pour diffuser plus largement l’information ; plusieurs personnes se proposent pour l’aider (Christian entre autres).
On en vient à la question des relations avec la Région.
Durant indique qu’il existe des liens importants dans certaines matières, entre autres celle des finances. Il y a donc un risque certain de boycott. Il s’agit d’être vigilant. Elle propose de créer un lobby schaerbeekois (inspiré du « Grand Liège ») qui servirait de relais avec le régional et le fédéral et contrôlerait le travail des responsables. Il serait composé de politiciens, mais aussi de membres de l’associatif et de la société civile.
Xavier Winkel signale que, depuis 2000, soit depuis que le PS est dans la majorité à Schaerbeek, la Région aide beaucoup plus au redressement budgétaire. Est-ce qu’il va y avoir un changement ?
Enfin, la place de l’extrême droite :
Quelqu’un se demande si les manières de l’extrême droite ne se transposeraient pas sur d’autres partis…
Zaza pense que le recul de l’extrême droite s’explique par le travail qui a été fait dans les quartiers et par l’ « effet Onkelinx ».
Christian pense que leur score élevé il y a 6 ans était dû à la crise qui avait entouré le renvoi de Demol.
Xavier Winkel pense que la population change et se rajeunit.
M. Woydt rappelle que les résultats de l’extrême droite à Bruxelles sont insignifiants ; ils n’ont plus de « locomotive ». Mais la normalisation de l’extrême droite en Flandre est très inquiétante.
Mme Sägesser explique le recul par le « combat des chefs » qui a eu lieu et par le rejet de Mme Onkelinx.
I. Durant reparle de l’accord secret ; elle dit que c’était une erreur qui ne se reproduira plus. Elle se dit prête à reparler du problème en détail, s’il y a une demande en ce sens.
Nadine rappelle sa préoccupation concernant l’AGCS. Elle voudrait mettre en place une équipe qui observerait les agissements des services communaux. Elle a déjà reçu un accord de la CSC.
La réunion se clôture par un appel de DS à renforcer ses rangs, avec la perspective du prochain renouvellement du bureau.