1. Conseil communal du 28 février.
La réunion commence par le compte-rendu du Conseil communal de la veille. Vous en trouverez le rapport dans le présent bulletin
2. Echos des groupes de travail.
Le groupe Jeunesse / intégration se réfère à l’article publié dans notre bulletin précédent (le n° 35).
Le groupe Population/Immigration se préoccupe toujours du projet VANDE LANOTTE.
Le groupe Instruction publique prépare une deuxième rencontre avec l’échevin concerné.
Le groupe C.P.A.S. ne s’est pas encore réuni par manque de temps.
Le groupe Journal a réalisé deux numéros entre l’A.G. précédente et celle-ci, pour que les compte-rendus n’arrivent pas trop tard. Les lecteurs, et notamment les échevins, sont attentifs et nous envoient leurs réactions.
Le groupe Promotion projette de traduire le feuillet de promotion en plusieurs langues.
3. Thème principal : La sécurité à Schaerbeek.
Il faut préciser que le Bureau avait choisi ce thème avant l' »affaire DEMOL » et qu’il espérait même qu’un représentant de la police participe à la réunion. Depuis l’affaire en question, les membres de la police s’abstiennent de déclarations publiques.
Le thème a été introduit par la cassette vidéo d’un débat entre le commissaire J. DEMOL et l’avocat J. FERMON qui a eu lieu en novembre 1995.
M. DEMOL constate une diminution de 30% de la délinquance à Schaerbeek depuis un à deux ans. Depuis qu’il a pris ses fonctions, il a accompli un travail de réorganisation, de modernisation et de recrutement. La police doit rassembler les preuves des délits et les présenter aux tribunaux. Les opérations spectaculaires durent une heure à une heure et demie, mais nécessitent 4 à 5 mois de travail au total, pour la préparation et le suivi.
M. FERMON met en parallèle une interview de M. DEMOL parue dans l’hebdomadaire HUMO avec les thèses de l’extrême droite ; on y retrouve les idées suivantes : « guerre » contre la délinquance, causes de criminalité à chercher dans la perte des valeurs ethnico-culturelles plutôt que dans la crise économique ; répression dure et prison comme moyens d’action privilégiés. M. DEMOL se compare aux libérateurs alliés en 1944, accueillis dans la joie par la population. Selon lui, les idées de mai 68 ont conduit à une érosion des valeurs morales. Les criminels ne sont pas des malades à soigner ; il faut apporter les preuves de culpabilité pour qu’ils soient jugés. Le dossier d’observation est envoyé au Parquet et au Juge d’instruction qui délivre un mandat de perquisition. L’avenir de la police se trouve dans la cellule financière, qui doit contrôler les revenus du trafic de drogue.
Clotilde NYSSEN nous décrit le Contrat de sécurité 96, en commençant par les chiffres (approximatifs) en millions de FB :
1995 1996
Source fédérale 39.5 43.9
Source régionale 26.5 30
dont volet « police » 28 32
volet « prévention » 38 41
La continuité est assurée par rapport à 1995.
Le volet « police » des contrats précédents était surtout consacré aux bâtiments et aux infrastructures ; le contrat 1996 privilégie l’engagement d’auxiliaires et de personnel administratif civil.
Quelques innovations : la création d’un service social d’urgence, une action de dialogue « police-école », l’engagement de trois assistants de concertation.
Le volet « prévention » est tourné vers la jeunesse défavorisée. IL est formé de conseillers de prévention, d’animateurs à mi-temps dans la rue en dehors des heures de bureau, dans 6 quartiers, de médiateurs sociaux (relais entre la population et l’administration communale) et de médiateurs scolaires. Le »s centres « Transit » et « Midrash » pour toxicomanes font aussi partie de ce second volet.
France BLANMAILLAND nous donne sa vision de la police schaerbeekoise à travers la pratique quotidienne des avocats. Ce sont surtout les petits dealers qui sont visés et les gros trafiquants continuent avec d’autres et dans d’autres communes. Le comportement de la police, lors de certaines perquisitions est inacceptable et inutilement violent.
Les interpellations sont parfois accompagnées de violence et de blessures, et les victimes n’osent pas porter plainte. Il y a des contrôles vexatoires, injustifiés, qui entraînent une riposte, qui créent des incidents. Ces P.V. sont pleins de références à l’origine ethnique (et ceci n’est pas propre à Schaerbeek).
Proposition: rassembler des informations concrètes et trouver quels sont les fauteurs de troubles du côté policier.
Le débat apporte encore les éléments suivants : Le contrat de sécurité lie le préventif et le répressif. C’est pourquoi la collaboration avec l’Action en Milieu Ouvert n’est pas possible. Les problèmes les plus profonds des jeunes sont l’emploi, le manque de confiance dans l’école, les institutions et le monde des adultes.
La politique de sécurité actuelle ne s’occupe absolument pas de rénovation urbaine. On ne prévoit pas un franc pour aider les gens à vivre ensemble. Les contrats de sécurité apparaissent pour certains comme un gaspillage de ressources humaines. Comment évaluer les résultats de ces contrats ? La question reste ouverte.
Moins on investit dans le social, plus on investit dans le répressif. Au siècle passé déjà, des principes proches des contrats de sécurité circulaient : une même structure élaborée de contrôle social sur une population qui revendique des droits.
Pour rapprocher la police de la population, on propose d’accorder une prime aux policiers qui habitent la commune (mesure qui risque cependant d’être contournée par une domiciliation fictive) et d’engager des belges d’origine étrangère.