Démocratie Schaerbeekoise est un mouvement de citoyens qui n’a son pareil ni à Bruxelles ni même en Belgique. Qu’un groupe de militants s’investissent depuis plus de vingt ans pour assurer un suivi critique de la politique communale et ce, en toute indépendance, continue à susciter l’intérêt de nombreux lecteurs de notre périodique. Toutefois, il arrive qu’un soutien passif, aussi sympathique soit-il, ne suffit pas. C’est ce que nous avons pu constater lors de notre assemblée du 27 octobre dernier (voir rapport dans ce numéro). En effet, il ne s’est trouvé que deux personnes pour composer le nouveau bureau, sorte de noyau chargé de susciter et de suivre les diverses initiatives de nature à rendre plus effective la démocratie locale.
Nous pouvons nous interroger sur cette retenue, cette réserve voire même cette désaffection pour une implication active dans notre mouvement. Nous l’avons fait à plusieurs reprises.
Il est vrai qu’à l’époque tragique et déplorable du ‘Nolsisme’ – époque où Démocratie Schaerbeekoise a été fondée – a succédé une époque d’un redressement sensible des mœurs politiques. Tant la majorité que l’opposition politique ont changé profondément le mode de fonctionnement du gouvernement local.
Aussi, des citoyennes et des citoyens se sont engagés dans ce renouveau. Ils ont renforcé les rangs des partis politiques et assumé des mandats au conseil communal, au CPAS et autres commissions alors que beaucoup de ces forces vives en étaient précédemment exclues.
Dès lors,nombreux parmi nous seraient tentés de penser que, cette ‘rénovation’ étant faite, l’observation critique, continue et indépendante du fonctionnement de la ‘gouvernance politique’ locale devient superflue. Mais nous savons aussi – et depuis des siècles – qu’il existe une distance infranchissable entre ceux qui « font » la politique – même très bien –et ceux qui la « subissent ». Une observation critique, continue et indépendante de ceux qui la font, permet au pouvoir en place, de voir et de sentir cette distance infranchissable. Lorsque cette faculté de discernement baisse ou disparait, la démocratie recule. Ce phénomène est souvent imperceptible à ses débuts, mais s’accélère très vite par la suite. Le pouvoir corrompt, qu’on le veuille ou non.
Dans notre pays et dans ceux qui nous entourent, le pouvoir politique prend des chemins inquiétants : replis sur soi, nationalismes, racismes, fascismes, exclusions, corruptions…
Ce n’est pas à ces moments là que la vigilance, générée par l’observation critique, continue et indépendante doit s’estomper ou disparaître. Bien au contraire. L’observation indépendante n’a plus guère de sens dans une démocratie moribonde.
C’est pour cela qu’un appel pressant est adressé à vous tous qui lisez ces lignes.. Nul n’est exclu dans la mesure où il adhère à la charte constitutive du mouvement, à l’exception toutefois des titulaires d’un mandat politique au Conseil Communal ou au Conseil du CPAS, ceci pour assurer l’indépendance du mouvement.
Le temps presse toutefois car, à l’assemblée convoquée pour ce mercredi 2 février 2011 à 20 heures, le bureau actuel a décidé d’y proposer la dissolution du mouvement (du moins sous sa forme actuelle) si un minimum de cinq personnes ne se présentaient pas pour assurer la relève. Nous ne souhaitons nullement devenir les fossoyeurs d’une telle initiative, mais la démocratie a un prix et quel bonheur de pouvoir prolonger l’action du mouvement et ce, à la veille de nouvelles élections communales prévues, comme vous le savez, pour octobre 2012.