Voici nos élus quasiment au bout de leurs six ans de mandat. Le moment est venu pour Démocratie Schaerbeekoise de donner son impression sur la façon dont ils ont exercé leur fonction.
En tant que « scribouillards » de faction au Conseil communal, c’est à nous que la question a été posée en premier lieu. Pouvons-nous attribuer des bons points, décerner le célèbre « Peut mieux faire », pointer du doigt les touristes ou les faignants1 ? Nous ne le ferons pas. Pour plusieurs raisons, que voici.
1) Selon que l’on est de l’opposition ou de la majorité, la posture de conseiller au Conseil communal est totalement différente. Les uns, parce que faisant partie de l’opposition, questionnent, critiquent, attaquent, ils sont proportionnellement beaucoup plus actifs, présents, visibles, bruyants, que les autres dont les interventions se font sur le mode défensif et approbateur, qui sont tenus à la solidarité avec leur majorité, mais dont on peut espérer qu’avec leur groupe, ils travaillent concrètement à la gestion de la Commune. Nous pourrions bien sûr citer quelques élus qui témoignent de sérieux, d’une vraie connaissance des dossiers, qui sont constructifs et s’attachent au suivi des sujets qui leur tiennent à cœur. Mais ils sont principalement membres de l’opposition, et à faire ce recensement sur la base de la partie émergée de l’iceberg, ne serions-nous pas injustes, partiels, partiaux … ? (Ce n’est pas ici l’objet d’apprécier le travail des Echevins.)
2) Le Conseil communal est-il vraiment le lieu d’exercice du pouvoir ? Le travail du Collège et des commissions nous échappe totalement, le fond des dossiers est rarement abordé au Conseil (à notre grande frustration – mais admettons quand même que des séances de quatre heures nous suffisent amplement …).
3) Une présence tonitruante au Conseil communal est-elle le signe d’une réelle implication ? Nous arrivons ici à nos interrogations « existentielles » : ne rendons-nous pas parfois davantage compte du show des élus que du fond des problèmes ? Ne servons-nous pas sans le vouloir de caisse de résonance à la théâtralisation de leurs interventions, leur fournissant à bon compte une publicité gratuite ? Notre travail n’a-t-il pas ses effets pervers … ? Nous nous limitons souvent nous aussi au seul niveau de l’apparence, là où des analyses plus poussées seraient requises. Nos limites.
4) Si les membres de DS peuvent en toute bonne foi nous considérer en position de donner un avis sur la qualité du travail des élus (opinion que nous ne partageons pas vraiment, vous l’aurez compris), ils ne doivent pas se leurrer : au Conseil communal, les sujets les plus importants pour la Commune ne se trouvent peut-être que cités, noyés dans l’ordre du jour, peut-être même ne sont-ils pas abordés du tout, notamment parce qu’ils relèvent de gestion à plus long terme. L’arbre ne nous cache-t-il pas la forêt ? Ferions-nous, faisons-nous critique correcte à ne pas nous intéresser aussi aux sujets que les élus négligent, qu’ils ne travaillent pas, dont ils ne se soucient pas (assez) ? Le champ de notre vigilance est-il assez large ?
Voici donc l’état de nos questionnements. Nous y reviendrons plus longuement lors de l’Assemblée générale qui y sera consacrée le 7 février prochain.
L’équipe « Conseils communaux » :
Lydia Doïnoff, Sylvie Kempgens, Pierre Massart et Luc Uytdenbroek