article: Compte rendu du débat public organisé par le groupe local d’Amnesty International à l’Hôtel communal le 13 octobre 2011 au sujet de la « Charte-agenda mondiale des droits de l’homme dans la cité »

Le 13 octobre dernier à 20h, le groupe local d’Amnesty International de Belgique francophone (AIBF) organisait à l’Hôtel communal un débat public portant sur la « Charte-agenda mondiale des Droits de l’Homme dans la Cité ».
Cette charte-agenda, rédigée par la CGLU (Cités et Gouvernements locaux unis), a pour objectif de mettre la question des droits humains au centre de la réflexion et l’action des autorités communales. AIBF a décidé de s’associer à cette démarche, et s’est fixé pour objectif de faire adopter le texte par un maximum de communes bruxelloises et wallonnes1.
Depuis début 2011, le sujet a été à l’ordre du jour de plusieurs des réunions de la CASS, et le groupe local d’AIBF s’en est entretenu avec des membres du Collège et du Conseil et avec certains de leurs représentants. Le moment semblait donc venu de présenter la charte-agenda au public, et de l’inviter à en débattre avec les instances communales et AIBF.
Une vingtaine de personnes ont participé à cette soirée : Bernard Clerfayt, Gaetano Termine (conseiller au cabinet du Bourgmestre), Tamimount Essaïdi (Première échevine) – qui n’a pu rester, ayant d’autres obligations -, Adelheid Byttebier, sa chef de cabinet, Clotilde Nyssens, sept membres d’AIBF, ainsi que d’autres citoyens, dont un membre de Démocratie Schaerbeekoise.
Après une présentation par AIBF de l’origine de la charte-agenda, de ses objectifs, de son contenu, du pourquoi et du comment de l’engagement d’AIBF à son sujet, la parole a été donnée à l’assemblée.
Bernard Clerfayt est tout à fait d’accord avec l’esprit du texte. Plus problématique lui paraît en revanche sa mise en œuvre concrète, notamment au vu du peu de moyens financiers dont dispose la commune ; comme il est à ses yeux impossible que Schaerbeek s’engage pour chacun des douze points de la charte, il invite AIBF à mettre en avant des priorités et à lui soumettre des propositions concrètes.
Adelheid Byttebier est très favorable à la charte, et signale que Tamimount Essaïdi est demandeuse d’un vote par le Conseil communal pour son adoption. Madame Byttebier regrette cependant que le texte soit dépourvu d’une dimension de solidarité entre les communes entre elles, et entre les communes et les autres niveaux de pouvoir, et qu’elle ne soit pas plus « émancipatoire », c’est-à-dire qu’elle ne pousse pas davantage le citoyen à agir, à se prendre en charge.
Clotilde Nyssens se déclare positive dans l’ensemble ; tout comme Bernard Clerfayt, elle apprécie la dimension que donne la charte-agenda, mais contrairement à lui, elle considère le texte avant tout comme « programmatoire », c-à-d. déterminant un esprit dans lequel la commune doit travailler plutôt que des points précis à respecter.
Quelques autres personnes de l’assemblée prennent la parole, pour proposer à la Commune d’organiser une formation aux droits humains pour le personnel communal, pour s’insurger contre l’existence du quartier de prostituées près de la Gare du Nord, pour faire remarquer que les comités de quartier et les écoles sont deux « terrains favorables » vers lesquels se tourner en matière de droits humains, etc.
La soirée se termine par un verre de l’amitié offert par le Bourgmestre.
Même si le groupe local d’AIBF regrette que l’assemblée ait été aussi restreinte (d’autres réunions étaient programmées depuis longtemps à cette même date, ce qu’il ignorait…), il dresse cependant de cette rencontre un bilan plutôt positif. En effet, le public a semblé intéressé, et dans l’ensemble, les avis des représentants communaux sont favorables, même si avec un certains nombre de réticences, en particulier de la part du Bourgmestre.
Depuis le 13 octobre, les échanges entre le groupe d’AIBF et la Commune se sont poursuivis, et le 12 décembre, Philippe Hensmans, directeur d’AIBF, et deux membres de la section locale avaient programmé un entretien avec Bernard Clerfayt.
En 2012 – en particulier en avril-mai -, AIBF proposera d’autres rencontres publiques, axées sur la charte-agenda et les droits humains au niveau local d’une manière générale.

Véronique Suys
Au nom du groupe de Schaerbeek d’AIBF

Le texte de la charte-agenda peu être téléchargé à l’adresse suivante : http://www.lesdroitshumainsaucoeurdelacite.org. A la même adresse est également téléchargeable l’ouvrage « Les droits humains au cœur de la cité. Guide des bonnes pratiques d’ici et d’ailleurs (…) », rédigé pour AIBF par deux journalistes, Anne-Marie Impe et Jean-Paul Marthoz, et qui, tout en reprenant le texte de la charte, en illustre chacun des points par des exemples de réalisations concrètes de par le monde.