Article: Quelques réactions écrites à notre lettre sur la pratique du « Vogelpik ».

Pour le P.S.C.:[…] Vous entamez une action visant à interpeller les responsables politiques des différents partis en vue d’éviter, ce que vous appelez, « la pratique du Vogelpik » dans l’organisation des alliances pré- ou post-électorales.

Je voudrais vous rassurer en ce qui concerne ma démarche:

1° Votre priorité va au contenu des programmes qui seront présentés aux électeurs. C’est également notre démarche au sein du P.S.C. et notre démarche dans tout contact visant à créer les conditions d’une coalition qui permettra de gérer la commune de Schaerbeek dans une perspective de changements par rapport à l’équipe actuelle.

2° Vous indiquez le risque de dispersion des énergies et la nécessité d’organiser la base d’accord ou de coalition qui seront déterminantes après le scrutin. Il n’y a, de mon point de vue, aucun doute que dans la situation actuelle à Schaerbeek, il est nécessaire de fédérer l’initiative de différents partis en vue « d’ensemble, oser le changement pour Schaerbeek! »

En reliant les deux questions évoquées ci-dessus, je pense que cela doit nous amener à déterminer un programme d’action convergentes excluant tout renfort de circonstance suite à l’échec prévisible des différentes composantes de la majorité actuelle.

Si un engagement est absolument nécessaire, de la part des différents partis qui composent l’opposition, c’est celui de n’accepter en aucune manière de faire l’appoint pour la reconstitution de la majorité actuelle. Sur ce point, mon engagement est total. Mais dans le même temps, je pense qu’il faut oser dire qu’une majorité de changement ancrée solidement dans l’association du plus grand nombre de partis de l’opposition actuelle, n’est pas nécessairement équivalente à une unification de toute l’opposition actuelle. Cela limiterait d’ailleurs les chances de réussir le changement à Schaerbeek.

A titre d’information, je me permets de vous transmettre (ndlr: à disposition auprès de l’éditeur responsable de ce bulletin) un exemplaire de ma lettre d’information « Spéciale Schaerbeek » dans laquelle je fais particulièrement le point sur les problèmes qui sont soulevés par l’interrogation qui est la vôtre en indiquant que « les divisions légitimes des différents partis qui se présenteront au suffrage des électeurs Schaerbeekois en octobre 1994, ne doivent pas cacher la seule vraie question qui inquiète les Schaerbeekois: après ces élections d’octobre 1994, Schaerbeek va-t-elle enfin entrer dans la course à la modernisation, à la rénovation, pour une meilleure qualité de vie comme le font nombre de communes sous l’impulsion de la Région de Bruxelles-Capitale ». […]

Denis GRIMBERGHS,
Député, le 15/02/94.

Pour I.D.S.:

[…] Afin que les choses soient claires, l’objectif essentiel poursuivi par notre mouvement (I.D.S.) consiste à permettre la mise en application des points essentiels de notre programme, résumés dans les toutes-boîtes qui vient de vous parvenir et que nous vous joignons en annexe.

La philosophie qui sous-tend ce programme peut se résumer en quatre points:

  • Mettre en valeur des atouts de notre commune plutôt que de se concentrer sur ses défauts.
  • Appliquer à la gestion communale les règles de la gestion d’entreprise, c’est-à-dire refaire de l’administration communale un outil au service des Schaerbeekois;
  • Rendre la parole aux habitants, c’est-à-dire pour chaque projet, tenir compte de l’avis des gens et reconstruire Schaerbeek pour ceux qui y vivent.
  • Réunir les Schaerbeekois sur ce qu’ils ont en commun et non plus les opposer sur ce qui les divise, grâce à un programme concret de gestion.

Ainsi que vous pourrez le remarquer, la mise en oeuvre de ces quarte points passe inéluctablement par un renversement de majorité et, partant, par l’exclusion de la composante nolsiste dont la gestion a donné à notre commune à la fois une image totalement négative et un contenu politique déplorable.

Notre mouvement est clairement candidat à participer à une future majorité sur base d’un véritable programme de gouvernement pour Schaerbeek. Nous sommes prêts à gérer notre commune avec ceux qui, au sein de l’opposition actuelle, partageront nos options principales.

Le P.R.L. schaerbeekois, par ses prises de position multiples, s’exclut naturellement d’une future majorité. Comment concilier, en effet, une vision démocratique et une gestion cohérente de notre cité avec un discours politique qui reprend les thèses les plus éculées du nolsisme?

Quant à la liste du Bourgmestre, à l’heure où nous écrivons ces lignes, elle nous paraît nager dans l’ambiguïté la plus totale puisqu’en-dehors des positions adoptées par MM. DURIAU et VERHAEGEN, cette liste compte, à notre connaissance, en son sein nombre d’éléments dont la fidélité à la personne et aux idées de R. NOLS est connue de tous.

En conclusion, si un dialogue pourra aisément être noué après les élections entre les différentes formations actuellement encore dans l’opposition et sur base du poids relatif que les électeurs schaerbeekois leur auront donné, il appartiendra au Bourgmestre actuel encore en place de faire la démonstration de ce que les éléments nolsistes ne seront plus repris sur sa liste pour donner à un discours relativement neuf dans sa bouche un minimum de crédibilité.

Pour l’ensemble des raisons qui précèdent, nous ne pouvons qu’espérer que le vote des électeurs schaerbeekois pourra se porter sur des listes d’opposition qui ont fait la preuve d’une attitude cohérente au fil du temps.
Un tel vote en faveur des formations d’opposition serait, en effet, le signe le plus réconfortant de la volonté des Schaerbeekois de vouloir le changement pour réussir Schaerbeek.

Alain MAES et Georges VERZIN,
conseillers communaux, le 9/03/94.

Pour Ecolo:

[…] L’opposition s’est montrée divisée en début de législature, mais depuis un an, des convergences sont apparues antre les partis qui la composent. […]
La situation écologique, sociale et urbanistique de la commune de Schaerbeek est si mauvaise après 22 ans de NOLS-PRL qu’elle impose un changement de majorité en 1995.

C’est pour cela qu’Ecolo a déjà pris ses responsabilités depuis 15 mois en contactant l’ensemble des partis de l’opposition mais aussi certaines personnalités de la majorité actuelle pour discuter de l’avenir de Schaerbeek et des perspectives d’alternance politique.

Le groupe Ecolo ne reste pas au balcon mais estime au contraire être l’un des vecteurs, sinon l’acteur principal, du changement dans la commune. En effet, les résultats des différents sondages et simulations réalisés confirment qu’Ecolo a fortement progresse depuis les élections de 1988. D’après ces simulations, Ecolo passerait de 4 à 6 ou 8 sièges en 1994. Ce qui pourrait faire d’Ecolo le premier parti de l’opposition actuelle.

Le système proportionnel impose des alliances post-électorales. Dans ce cadre, Ecolo est prêt à continuer la discussion avec la plupart des partis pour aboutir à un accord de majorité après les élections d’octobre 1994. Les partenaires potentiels sont LE P.S., le P.S.C., le F.D.F., I.D.S., le S.P. et certaines personnes de la liste DURIAU. L’appel récent d’I.D.S. et du S.P. « sur les principes de base pour une nouvelle gestion communale » correspond à notre démarche et nous sommes prêts à débattre des différentes propositions avancées.

La politique doit toujours, pour nous, rester compatible avec notre éthique. C’est pour cela que nous n’acceptons pas certains discours et certaines pratiques prônant l’exclusion et la xénophobie. Il est donc hors de question de discuter avec les éventuelles listes d’extrême-droite qui risquent d’apparaître après l’éclatement de la liste N.O.L.S. Le P.R.L. schaerbeekois est aussi pour Ecolo un partenaire infréquentable en raison des discours et de la politique d’exclusion des échevins GUILLAUME et BOSQUET.

Ecolo ne se présente jamais en cartel. La seule exception concerne Agalev, qui se présentera sur notre liste comme en 1988. Cette collaboration avec nos amis flamands d’Agalev est pour nous indispensable car elle démontre que l’écologie, dans sa dimension communale comme planétaire, transcende la nationalismes.

Notre volonté est de présenter comme en 1988 une liste équilibrée où la présence féminine sera importante. De même, différentes personnes d’origine étrangère seront présentes pour ces élections dans une commune où 37% de la population est d’origine étrangère.

Ecolo est prêt à gérer la commune, mais seulement sur la base d’un contrat de majorité rigoureux. Pour nous, la priorité doit porter sur le programme politique et non pas dur l’attribution des échevinats.

C’est pour cela que nous proposons aux autres partis de réfléchir ensemble aux trois priorités que nous avons définies. L’avenir de Schaerbeek passera inévitablement par une démocratie participative, une intégration harmonieuse et un développement écologique.

Ecolo Schaerbeek,
le 22/12/93.

Pour le F.D.F.:

Quels sont les partenaires avec lesquels le F.D.F. envisage ou n’envisage-t-il pas de faire alliance au lendemain des élections communales d’octobre? C’est ainsi que je perçois la question de Démocratie Schaerbeekoise.

Cette question n’appelle par de réponses alambiquées.

Tout d’abord, avec le moins de partenaires possibles, car on espère toujours faire le plus grand score, mais aussi car une majorité perd de sa cohérence et de sa force si elle se compose de trop multiples courants. Cela nuirait donc à son efficacité.

Mais ceci ne nous jette pas nécessairement dans les bras des plus « grosses » listes. La cohérence des programmes garde sa prévalence.
Le F.D.F. a lancé en septembre dernier un appel à signer, sur le plan communal, une Charte de la Démocratie afin de prendre l’engagement commune de ne pas s’allier à une quelconque formation d’extrême droite, ni à laisser contaminer ses programmes ou ses listes par des discours ou des personnes s’inspirant des thèses de l’extrême-droite. La condamnation est très claire. Le F.D.F. reste parfaitement cohérent.

Depuis 1988, nous avons très clairement affirmé notre opposition à la non-gestion de la majorité conduite par R. NOLS. Nous avons condamné ses discours racistes, inefficaces et ringards. Nous restons parfaitement cohérents et refuserons de nous allier avec une liste qui accueillerait R. NOLS et/ou relayerait son discours. Quelle qu’elle soit.
Quelles sont alors les alliances possibles?

L’opposition commune à une gestion imbécile forge des liens, crée des réflexes communs, renforce des sympathies, voire des amitiés. Toutes ces choses qui vont bien au-delà de la complémentarité des programmes. Il y a donc dans l’opposition de nombreux futurs alliés. La liste du bourgmestre est-elle aussi acceptable? Elle cherche à s’en donner le genre, bien que … Beaucoup de candidats ont un air de déjà vu. Ont-ils sincèrement viré leur cuti, ou ne s’agit-il que de prurit électoraliste? L’électeur a son mot à dire.

Il n’y a pas aujourd’hui d’accord scellé. Tout au plus des rencontres.
On ne peut voler à l’électeur son geste démocratique et priver de sens l’élection d’octobre en arrêtant par avance la combinaison gagnante. A l’électeur de juger les programmes et les équipes qui leur sont présentés. Aux élus ensuite de construire une majorité cohérente et efficace.

Pour le F.D.F., Bernard CLERFAYT.
Textes reçu le 7/05/94.