Article: Assemblée générale du 19 février 2002. La parole est à l’opposition démocratique.

Seul le PSC est officiellement présent, grâce à la présence de Clotilde NYSSENS et Denis GRIMBERGHS. La Liste de l’ancien Bourgmestre avait également été invitée, mais a signalé qu’elle n’était pas intéressée.

1er sujet : la nouvelle police intégrée

Clotilde NYSSENS nous apprend que le nouveau Conseil de Police est installé, autour des bourgmestres de la nouvelle zone (Schaerbeek, Saint-Josse, Evere) et du nouveau chef de zone, Monsieur YANCENNE.

Les échos sur la nouvelle zone sont bons, de même que sur le chef, qui paraît proche de sa base et capable de concertation avec les policiers. Reste à voir comment sa « culture » d’ex-gendarme va se transplanter sur le terrain, particulièrement en matière de police de proximité. Après la mise en place logistique, on attend un « plan local de sécurité » qui sera plus politique et sur lequel la discussion pourra s’engager. L’audit effectué au niveau fédéral a noté une trop grande spécialisation et trop de personnes dans les bureaux.

Au Conseil de Police, Clotilde NYSSENS pour le PSC a déjà estimé nécessaire de s’abstenir sur deux points :
– une extension du cadre à dix personnes supplémentaires (vu l’état des finances)
– la répartition budgétaire entre les trois Communes (la clé de répartition annoncée par le Ministère de l’Intérieur prévoyait : 60% pour Schaerbeek, 20% pour Evere, 20% pour St-Josse ; cette répartition était très favorable pour Schaerbeek et insupportable pour ses deux alliés ; les trois Communes se sont donc mis d’accord sur la répartition suivante : Schaerbeek 68%, St-Josse 17,5% et Evere 14,5%. Le Fédéral aurait promis 400 millions BEF pour couvrir la différence).

Les réponses à de nombreuses questions sont encore attendues, par exemple l’AR « Exodus » qui officialisera le statut des policiers n’est pas encore paru, ou le nombre d’ex-gendarmes qui vont arriver. Toutes ces incertitudes font que même le Chef de Corps ne peut pas dire actuellement combien coûtera la réforme de la police à Schaerbeek.

Les interventions du public complètent l’information : on déplore une faible avancée démocratique, le Conseil de Police n’étant pas obligé de se réunir plus de quatre fois par an. Les différents postes ont été remaniés, l’organigramme a changé ; donc l’ancienne et la nouvelle culture sont mélangées. Nous devons être attentifs au processus de décision venant du fédéral : quelles seront les missions entre le fédéral et le local, par exemple au niveau des enquêtes judiciaires ? Quelles compétences seront accordées au local ? Si on augmente les missions sans en donner les moyens, cela n’ira pas. Néanmoins, Schaerbeek est dans une bonne position, car il y avait déjà beaucoup de policiers dans notre commune. Au niveau des habitants des trois communes de la zone, il y a de grosses disparités !

2e sujet : les options en matière d’urbanisme

Au niveau de l’urbanisme, on est dans la continuité, il n’y a actuellement pas de grands débats sur de nouveaux projets. Denis GRIMBERGHS déplore que le PCD (Plan Communal de Développement) n’avance pas. Il est d’accord pour trouver assez laid le nouveau mobilier urbain (les « panneaux-sucettes »), qui en outre ne rapporte pas grand chose, et pour l’instant n’affiche même pas les informations communales qu’il était censé communiquer au public.

Sur les grands dossiers, voici quelques informations et remarques :

  • la Commune a courageusement pris position en ce qui concerne le projet de tunnel entre Schuman et Josaphat. Denis GRIMBERGHS espère que nos relais à la Région et à la SNCB vont jouer et que les recours possibles seront introduits (mais le permis d’urbanisme serait en préparation …)
  • s’il doit y avoir un jour une seconde gare TGV (dont la nécessité n’est pas encore démontrée), on envisagerait, semble-t-il, un projet plus urbain : c’est une heureuse évolution
  • il sera intéressant de suivre les projets d’urbanisation des sites Gare Josaphat et derrière la RTBF : entre le PRAS et les besoins financiers de la Commune, la vigilance sera de mise
  • enfin, on entend de plus en plus souvent un discours selon lequel « on aurait quand même bien besoin de bureaux », discours qui risque de banaliser l’octroi de permis de bâtir autre chose que du logement, et qui récompenserait la ténacité de certains spéculateurs !

La salle réagit encore sur d’autres points :

  • le M-Village (ancien hôtel RTT) est certes intéressant d’un point de vue architectural, mais il s’agit, selon Denis GRIMBERGHS, d’un investissement risqué et tellement lourd qu’il handicape fortement les possibilités de la Commune d’investir ailleurs ;
  • l’aménagement autour du Brusilia sera privé, mais la Commune ne s’en désintéresse pas. L’arrivée de l’architecte américain du « Nouvel Urbanisme » a fait impression à Bruxelles et c’est une bonne opération dans le cadre du contrat de quartier Jérusalem-Houffalize. Si cela pouvait permettre de sauver le Neptunium …

Enfin, un membre de la Liste DURIAU qui participe à la soirée à titre personnel, relève qu’à son sens, beaucoup de projets sont bloqués actuellement du fait des difficultés financières, et que la collaboration au niveau par exemple de l’emploi ou de la jeunesse n’est pas bonne dans le suivi des quartiers réaménagés dans le cadre des Contrats de quartier.

Discussion : le but des Contrats de quartier, c’est d’agir sur l’espace public et de faire en sorte que les habitants « ré-occupe le terrain » de leur propre quartier : ce n’est pas simple, mais faut-il pour autant parler d’échec ?…

Quelques remarques s’en suivent sur le fonctionnement du Collège : le PSC constate que les conseillers communaux ne sont pas systématiquement informés quand le Bourgmestre va sur le terrain, ou quand les Echevins prennent des initiatives ; la collégialité promise se met doucement en place entre les Echevins.

3e sujet : le budget

A la question « Pouvait-on prévoir la situation actuelle ? », la réponse est affirmative. C’est pour cela que le PSC avait demandé un plan pluriannuel de gestion lors de la précédente mandature. Il ne l’avait pas obtenu, et la crise serait survenue bien plus tôt sans les opérations DEXIA successives. Denis GRIMBERGHS signale que l’équipe au pouvoir a noirci à dessein la situation financière de Schaerbeek, à un moment où elle pouvait invoquer l’héritage de ses prédécesseurs et en espérant apitoyer la Région (pour obtenir quoi ? Cela n’a jamais été dit !). Avec un autre élu PSC de Jette, Denis GRIMBERGHS préconise des mesures de répartition fiscale plus solidaires au niveau de la Région Bruxelloise, en plus de la dotation aux communes.

A Schaerbeek, le véritable problème, c’est le déficit structurel auquel on n’a jusqu’à présent pas trouvé de solution : même les investissements importants qui auraient dû rendre la Commune de nouveau attrayante, ne sont pas parvenu à faire vraiment augmenter les ressources fiscales.

Le plan de redressement, qui prévoit des rentrées fiscales supplémentaire grâce notamment à un nouvel équilibre entre Impôt des Personnes Physiques et Précompte Immobilier, encourt le risque de freiner davantage les investissements à Schaerbeek. Il est à déplorer également que la Région se montre un partenaire si faible : le plan de redressement approuvé en Conseil Communal le 7 novembre, n’a toujours pas été commenté au niveau régional ! Denis GRIMBERGHS souligne donc l’incohérence de la tutelle, qui prend une mesure forte en refusant un budget mais ne donne pas l’aide technique diligente dont la Commune doit avoir grand besoin dans un tel cas, amenant Schaerbeek à n’avoir toujours pas non plus son budget 2002 …

Quant aux autres mesures proposées, le PSC les approuve : déterminer les missions facultatives de la Commune, qui ne rentrent pas dans le projet politique (l’enseignement supérieur, l’hôpital en déficit permanent,… Quel dommage de n’avoir pas transféré le Foyer des Enfants à la CoCoF en temps utile…) ou s’associer à d’autres partenaires (pour un centre sportif boulevard Lambermont, par exemple), et mieux utiliser le personnel : ne pas en engager chaque fois qu’on veut lancer un nouveau projet ! Schaerbeek vit au-dessus de ses moyens. Toutefois, la mise en oeuvre du plan de redressement ne pourra se faire qu’avec le personnel, et pas contre lui.

Toutefois, Denis GRIMBERGHS reste convaincu qu’on ne trouvera pas de solution à long terme sans négocier un accord de solidarité fiscale entre communes riches et communes pauvres au niveau de la Région.

Divers D.S.

Le groupe de travail « Démocratie participative » fait rapport à l’AG de l’état de la question. André DEGAND nous explique qu’une quinzaine de personnes se sont réunies deux fois pour envisager d’initier quelque chose à Schaerbeek. Le domaine où ils ont choisi de travailler est le budget communal. La méthode à mettre en oeuvre est fort importante. Le budget représente la réalité de la vie communale. Mais c’est un sujet très technique dans lequel nous devons profiter d’opportunités, d’alliances, de concertations avec des experts, tant au niveau de l’administration, des élus, des associations nombreuses à Schaerbeek. Sabina KUMELING nous parle de la formation d’adultes à laquelle elle a participé, de même que quarante habitants de notre commune dans le cadre de « Four Cities Project » : une formation de 50h sur des pratiques d’urbanisme au sens large, couplée à des échanges avec d’autres villes. La salle accorde sa confiance au groupe pour continuer le travail, tout en lui demandant de se lancer sur un objectif concret et bien délimité, seul susceptible de mobiliser plus largement la population.

La mission des « personnes de contact » ou « personnes-relais » est re-précisée. Un document est distribué, dont vous trouverez un exemplaire dans ce numéro.

Le Bureau a fait adhérer DS à la plate-forme « Tous résidents, tous citoyens. Vers l’égalité des droits » et invite à manifester le 10 mars.

Une réunion consacrée spécialement à la promotion de DS est programmée pour le 5 mars.

La prochaine AG est fixée au mardi 28 mai.