61 points défilent sur l’ordre du jour de ce Conseil, mais ils patienteront un temps certain avant d’être abordés.
En effet, en arrivant Place Collignon ce soir, ambiance d’émeute, ou de finale de coupe du monde, et on n’est pas loin du vif du sujet.
Plus loin, la salle du conseil est noire de monde, ou plutôt teintée aux couleurs des clubs de foot F.C. Kosova et Racing. Les membres, supporters, famille, amis sont venus en rangs serrés exprimer leur inquiétude quant à l’avenir de leurs clubs. En effet, des travaux sont en cours sur les terrains de sport de la Commune, et ces 2 clubs sont actuellement localisés au Crossing. Mais qu’en sera-t-il une fois ces travaux terminés ? A qui sera attribuée la résidence au Crossing ? De plus, un courrier officiel leur était adressé par la Commune faisant état d’un manque d’initiative dans la recherche d’alternatives et de solutions pour la poursuite de leurs activités.
La réaction ne s’est pas fait attendre. Une demande d’interpellation est bien parvenue au Collège, mais avait été refusée en raison du manque de précision dans la formulation des revendications. Refus visiblement balayé par la détermination des représentants des Clubs bien décidés à faire entendre leur voix, avec ou sans règlement. « L’interpellation n’est pas à l’ordre du jour », a beau répéter Mme JODOGNE, mais le peuple gronde et la pression monte.
Mme ONKELINX se veut pragmatique et propose de prendre en compte la détermination des manifestants. Mme JODOGNE hésite, coincée entre le règlement et une salle surchauffée ; Mr KÖSE, échevin des sports, semble un peu à l’étroit dans ses baskets… Finalement, il est décidé que ce dernier s’entretiendra en aparté avec Mme ESSAIDI et des représentants de la délégation.
Pendant ce temps, la température ne cesse de monter et il devient intenable pour la Bourgmestre de rester sur ses positions. La séance est suspendue. Mme ONKELINX manœuvre avec subtilité et diplomatie. Conciliabules, écoute des plaintes, apartés, négociations. Enfin, un représentant des clubs revient, et communique à l’audience les avancées obtenues au cours des discussions. La tension baisse et les propositions formulées apaisent les craintes de la délégation quant aux garanties apportées par la Commune. La foule quitte la salle dans le calme et sans incident. Il est vrai que la police assure solidement le cadre…
A chacun de décider si la démocratie directe est la voie la meilleure et la plus courte, bien que l’histoire en ait déjà quelques preuves… Ici en tout cas, le bon sens et l’aspect humain ont eu la primauté et c’est toujours un but au marquoir de la démocratie schaerbeekoise.
L’ordre du jour a eu largement le temps de s’assoupir, mais ne s’est pas fait oublier.