Mme MOUREAUX demande une modification au règlement d’ordre intérieur du Conseil de façon à ce qu’on mette en début d’ordre du jour les points qu’une conseillère en congé de maternité proposerait. Ceci à la suite de la mauvaise expérience qu’elle a faite en septembre, où elle venait d’accoucher mais souhaitait malgré tout se battre sur la question de l’augmentation des frais scolaires et de garderies.
Ce sera non mais on assiste, pour justifier le refus, à un déploiement rhétorique bien orchestré. Des femmes sont envoyées en première ligne : Mme TRACHTE (ECOLO) est favorable à des mesures pour qu’on puisse allaiter et poursuivre le travail de conseillère, mais elle ne pense pas qu’il faille modifier l’ordre des travaux pour permettre cette conciliation ; Mme BYTTEBIER précisera qu’on a aménagé dans la Maison communale un endroit où allaiter ou changer les couches et que, grâce aux services de l’accueil, ça fonctionne très bien, pour le public aussi. Mais le rôle du conseiller serait-il uniquement d’intervenir ? Non, évidemment : il s’agit aussi de suivre les débats, de se faire une opinion, de participer aux discussions et de voter. Mme ÖZDEMIR rappelle que « On s’est battu pour le congé de maternité », elle signale que c’est risqué de vouloir concilier jetons de présence et indemnités pour repos d’accouchement ; elle juge la proposition de Mme MOUREAUX discriminante pour les personnes gravement malades, qui pourraient aussi souhaiter pouvoir passer plus tôt dans l’ordre du jour ; en ce qui la concerne, pendant son absence, elle a pu déléguer ses interventions à ses collègues, et Mme MOUREAUX a la chance d’avoir 12 collègues mais, ajoute perfidement la Conseillère cdH, « c’est vrai qu’en fin de séance, ils ne sont plus très nombreux … » !
L’opposition tente bien de venir en renfort : M. BERNARD demande qu’on suive la proposition faite un jour par M. VERZIN : que chaque parti puisse inscrire un point à l’ordre du jour de chaque Conseil. Quant à ce qui c’est passé ce soir-là en septembre, le public lui aussi méritait qu’on traite son sujet à une heure raisonnable. M. VERZIN provoque l’hilarité de la majorité en prenant un air tragique pour se dire peiné d’entendre et de voir le manque de solidarité des femmes au sein de l’enceinte !
Mme DURANT rappellera qu’au cas par cas, on peut toujours modifier l’ordre du jour ; elle ne pense pas qu’il faille commencer à lister dans le ROI les raisons de quitter prématurément une séance (ça peut être l’exercice d’un autre mandat). C’est prévu qu’à tout moment, le président peut être saisi d’une demande de modification de l’ordre du jour, en fonction de raisons personnelles ou de cohérence dans les débats, alors l’assemblée décide.
M. CLERFAYT attaque, lui, le vrai problème : la gestion de la séance en cause. Le peuple peut observer les débats mais pas faire pression sur les élus qui doivent délibérer. L’attitude observée ce soir-là n’était pas acceptable, et c’est pareil dans toutes les enceintes parlementaires. Il y a d’autres combats à mener en faveur des femmes en congé de maternité : tel excès d’interprétation de l’INAMI peut être très vite réglé, par exemple par une circulaire que prendrait la ministre compétente (suivez mon regard) sur la question du cumul des jetons de présence et des indemnités de maladie.
Mme MOUREAUX conclut, amère qu’elle demandait une capacité supplémentaire d’écoute ; « à Schaerbeek Village, dont on parle souvent, on lui aurait fait place ». Et M. VERZIN d’ironiser : « Les femmes de la majorité sont des hommes comme les autres ! »