L’assemblée trimestrielle de D.S. a réuni 26 citoyens, dont plusieurs nouveaux
visages. Bienvenue à eux !
Entre le bureau actuel et le bureau futur…
Avant d’entamer le plat de résistance de la soirée, Sylvie Kempgens, membre du bureau actuel, rappelle brièvement les objectifs de Démocratie Schaerbeekoise et son organisation interne. A ce propos, les mandats des membres du bureau viennent à échéance début 2015. La prochaine assemblée de février devra donc élire ses nouveaux membres.
Sylvie, qui a accompli deux mandats, ne peut plus se représenter. Par contre, les deux autres membres, Michel Willemse et Azzedine Hajji, le peuvent. Il faudra qu’au minimum deux nouvelles personnes se portent candidats.
Le bureau se réunit une fois par mois, sauf en juillet et août. Il assure les tâches suivantes : la sortie trimestrielle du périodique, la gestion de la communication numérique (newsletter, facebook et le site, par Malte Woydt), l’organisation des trois assemblées citoyennes et des groupes de travail, la promotion de D.S. et certaines repré-sentations auprès de partenaires.
Appel est donc fait à des candidats. Les prochaines dates du bureau seront publiées de telle manière que des personnes intéressées pourront y participer à titre d’observateurs et sans engagement de leur part.
Rencontre-débat avec Christine Smeysters, ancienne échevine
En préliminaire, elle rappelle que son engagement politique a trouvé son origine dans notre mouvement, qu’elle découvrit grâce à un prospectus de D.S., publié à l’occasion des élections de 1994. Ce qui la rendit attentive aux enjeux de politique communale et l’attira dans nos rangs. Elle s’engagea ensuite au parti Ecolo et devint échevin, d’abord de l’urbanisme, ensuite des travaux publics (notamment), de 2001 à 2012.
. Michel Willemse, animateur de la rencontre, lui pose une série de questions sur son expérience politique, sur les rapports entre citoyens et mandataires publics, sur les (dys)fonctionnements du Collège et du conseil communal, sur sa liberté d’expression et d’intervention au sein du Collège.
. Christine dit d’emblée l’importance et la réelle utilité de la participation des citoyens aux débats politiques et, en particulier, de l’action de Démocratie Schaerbeekoise. (Merci !). A cet égard, les comptes- rendus des séances du conseil com-munal sont lus par la plupart des mandataires.
Lorsque des Schaerbeekois défendent leurs points de vue avec des dossiers solidement constitués et qu’ils s’adressent correctement aux autorités ou aux fonction-naires, les marges de négociation et de compromis sont grandes, même s’il n’est pas possible de prendre en compte tous les avis. Christine
profite de l’occasion pour saluer la compétence, la motivation et les qualités humaines de nombreux fonctionnaires communaux, prêts à donner du temps pour trouver les solutions adéquates.
. « L’exercice du pouvoir est un choc », dit-elle. La première année a été difficile parce qu’on découvre les rapports de force, ainsi que les difficultés d’accéder à toutes les informations nécessaires. Au départ, on est même tenu dans l’ignorance, mais l’expérience permet de se faire progressivement respecter.
Par ailleurs, le pouvoir d’un échevin est limité parce qu’il fait partie d’une coalition qui contraint à passer des compromis. Sans parler de certaines pressions extérieures de pro-moteurs immobiliers qui se croient tout permis (et tout puissants) face au pouvoir com-munal !
Elle raconte encore combien il lui a fallu de temps et d’énergie pour débusquer et faire condamner un fonctionnaire indélicat.
. Au Collège, les discussions sont souvent sérieuses et approfondies ; les décisions y sont prises par vote. Christine estime qu’elle devait rester solidaire des déci-sions de la majorité du Collège, même si celles-ci n’allaient pas dans le sens de sa posi-tion personnelle.
Par contre, son jugement sur les débats en séance du conseil communal est beaucoup plus critique. Ils sont souvent incompréhensibles et s’apparentent à du mauvais théâtre ! (Ce qui pose question aux rapporteurs de D.S. !)
Il est vrai aussi que le conseiller communal de base doit abattre un travail titanesque, s’il veut obtenir toutes les infos nécessaires pour préparer ses interventions. Et quand les élections approchent, il n’est plus possible de travailler sérieusement…. !
. A la question de savoir quel est l’espace de liberté d’un échevin, notre invitée répond que cela dépend aussi de la qualité du travail en amont : il faut bien préparer ses dossiers et ses décisions, agir subtilement, ne pas hésiter à créer des al-liances de circonstances avec des adversaires politiques. L’expérience acquise permet de mieux évaluer sa marge de négociation : son second mandat fut ainsi plus facile à vivre.
. Elle défend le non cumul des mandats et considère que s’engager dans deux mandatures successives constitue un maximum. Au cours de la troisième, on risque, soit de craquer nerveusement (on « encaisse » en permanence dans un tel job), soit plus fréquemment de devenir cynique et, en tout cas, de perdre le sens des réalités.
. Depuis les années 80, elle a la conviction que la commune a fortement progressé dans nombre de domaines. Elle note toutefois deux types de régression au cours de ces dernières années :
1/ l’augmentation des demandes « communautaristes », très malsaines ;
2/ le fait que chaque échevin semble gérer sa sphère de compétences d’une manière plus individualiste.
. Au cours du débat, une personne relève que certains échevins font systématiquement de la rétention d’informations. Il est donc important de continuer à harceler les autorités et l’administration, car ce droit citoyen à l’information doit être respecté. Au fait où reste notre exigence de nommer un ombudsman communal, qui serait ici bien nécessaire ?
. Une autre personne s’inquiète de la manière dont certains fonctionnaires appliquent – et compliquent, avec parfois une dose de xénophobie – la procédure en ma-tière d’acquisition de la nationalité.
. Un intervenant suggère d’utiliser plus souvent l’arme du referendum.
Christine en a fait parfois l’expérience. Elle pense que cet outil démocratique est, certes, parfois utile, mais aussi dangereux.
. Une personne s’étonne qu’on fasse si souvent appel à des bureaux d’études extérieurs pour des chantiers communaux. L’ancienne échevine répond que l’externalisation de ces études est indispensable, étant donné la complexification des ma-tières concernées.
. Plusieurs signalent encore que la gestion et la tenue des comptes des associations (para)communales demeurent nébuleuses, voire complètement opaques. On cite comme (mauvais) exemples les asbl du sport schaerbeekois et du Neptunium.
Bref, ce fut une soirée instructive. Merci à Christine d’avoir témoigné, sans langue de bois, sur ses douze années d’engagement politique !