En cette période où l’on nous rebat les oreilles avec les exploits gastronomiques les plus audacieux, où la parade des luxes consommatoires déferle jusqu’à l’écoeurement, deux SDF meurent de froid quasi sous nos yeux, une femme kamikaze – qu’elle soit belge ne change rien au symbole – explose pas si loin d’ici.
Je me demande quand même s’il n’y a pas à s’interroger sur ces signes extrêmes qui nous font violence, face à cette autre violence, celle de l’exhibitionnisme sans contrôle de notre société occidentale, consumériste et capitaliste.
Qu’il s’agisse de homard, de fesses, de télé-réalité, d’internet ou d’étalage de conversation sur téléphone mobile, les ressorts même de la frénésie illusoire de possession, actionnés par les producteurs économiques et financiers – tout, tout de suite, pour tous et partout – font sauter le temps, la distance. Sous prétexte de liberté, ils nous aliènent radicalement celle de l’accès à notre intimité. Oserais-je dire, notre âme ?
Rien n’échappe à la place publique. A moins de retrouver une denrée totalement hors tendance, désuète, et toujours mal comprise, la pudeur.
Malgré les cohortes de pères noël, empailletés et clonés à tout vent, il n’est pas besoin d’être chrétien pour s’interroger aussi sur le message universel de cette fête de Noël, en sursis précaire dans nos calendriers, pour tenter, ne serait–ce qu’un court instant, de croire et d’espérer encore en un monde de paix, de justice et d’amour.
Il n’y a nulle contradiction à souhaiter que les agapes festives et conviviales de cette fin d’année soient un moment de partage et de joie, qui nous permettent de rêver, d’imaginer et de nous donner plein d’idées pour les défis citoyens de l’année nouvelle, dans le monde et à… Schaerbeek.
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A la veille de cette prochaine année électorale, Démocratie Schaerbeekoise vous souhaite une excellente année 2006.
Que vive la Démocratie