Il était une fois une jolie princesse liégeoise qui était tombée dans la marmite quand elle était petite et qui rêvait d’être, comme Ségolène… Royale !
Mais à Liège, la princesse osait à peine sortir de chez elle à cause des bagarres entre bandes rivales. Le clan J & B Daerdene et la fameuse bande Hapart.
Elle tomba amoureuse d’un fumeur de pipe barbu qui lui dit : « ton Liège, c’est quand même fort, fort peuple. Si on allait plutôt habiter à Woluwé, il y a moins de pauvres et on sera plus près de Lasne ! »
Ils s’en vinrent donc à Woluwé et la jolie princesse fut nommée gardienne des prisons royales. Une charge pénible qu’en bonne fille qu’elle était, elle assuma sans se plaindre.
Seulement voilà ! Le parrain de la princesse, le mage de la montagne, avait d’autres projets pour elle. Tu iras t’installer à Scherbik, décréta-t-il, car bientôt tu ne seras plus gardienne en chef des prisons royales et là à Scherbik, il y a une place toute chaude de Grand Vizir qui t’attend. Mon alchimiste Philippe de Molenbek, a construit une machine infaillible pour te hisser à cette place, on appelle ça « l’olivier magique ». « Sherbik ! », dit la princesse, « mais c’est sale et c’est plein d’étrangers ! »
« Justement ! », dit le mage, « on connaît des gens qui ont le moyen de les convaincre de voter pour toi. Et puis, ne t’en fait pas, avec l’olivier magique, c’est dans la poche, je te le promets. Et quand tu seras Grand Vizir à Scherbik, je te céderai ma place à la tête du parti et moi je pourrai enfin être Calife à la place du Calife. »
La jolie princesse se prit à croire à la promesse de son parrain et se voyait déjà Grand Vizir et chef de parti et même, qui sait, un jour… Califesse !
Son parrain, le mage, et l’alchimiste Philippe, ne pouvaient quand même pas lui avoir menti !
Un soir, elle s’aventura même dans le palais municipal de Scharbik et alla s’asseoir, ravie, dans le fauteuil du Grand Vizir pour en éprouver la mollesse. « Je sens que je vais être heureuse ici », se dit-elle.
Le soir de la grande élection, elle était déjà tout sourire à côté de son parrain, certaine que l’olivier magique avait bien fonctionné. Mais hélas, une méchante fée aux cheveux verts avait déjà détraqué le mécanisme de l’olivier magique. Et c’est un autre, un ahuri à lunettes qui devint Grand Vizir sur le prétexte fallacieux qu’il était le plus populaire.
Le mage de la montagne entra dans une colère homérique : « Comment ! » On avait osé faire échouer son plan ? Il ordonna immédiatement que toute la famille de la méchante fée aux chevaux verts soit bannie et condamnée à errer dans le désert jusqu’à la soixantième génération.
Mais hélas, sa fureur n’y pouvait rien changer. La princesse ne serait pas Grand Vizir à Scharbik et lui voyait s’éloigner la place de Calife qu’il avait tant convoitée.
Le mage trouvera-t-il une autre place pour lui et sa filleule ? L’alchimiste fabriquera-t-il un filtre pour transformer la méchante fée en crapaud ? La jolie princesse sera-t-elle encore obligée de déménager ?
Vous le saurez en écoutant, la semaine prochaine, le 2837ème épisode de notre grand feuilleton « le citoyen a toujours raison ! »
Et comme disait Groucho Marx, « Si vous n’aimez pas mes opinions, j’en ai d’autres ! »