Une fois n’est pas coutume ! La séance du Conseil de Police commence par un exposé en matière de lutte contre la radicalisation violente, plus précisément contre le terrorisme djihadiste, ce qui n’est pas tout-à-fait la même chose.
L’exposé mené par la « cellule radicalisme » de la zone commence précisément par des définitions distinguant :
- radicalisme, une vue de l’esprit, caractérisée par une intransigeance absolue qui, comme telle, n’est pas punissable
- radicalisme violent se traduit par des actes violents qui, eux, sont punissables.
- l’infraction terroriste est définie par l’article 137 du Code Pénal comme étant celle « qui, de par sa nature ou son contexte, peut porter gravement atteinte à un pays ou à une organisation internationale et est commise intentionnellement dans le but d’intimider gravement une population ou de contraindre indûment des pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte, ou de gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d’un pays ou d’une organisation internationale – mais on s’attachera surtout, dans ce qui suit, aux FTF (pour Foreign Terrorist Fighters ?) ou djihadistes actifs dans une zone définie par le Conseil national de Sécurité. On s’intéresse aussi aux « prédicateurs de haine » objets d’une nouvelle circulaire car on se trouve ici face à une matière très mouvante.
Dans la zone de Police de Schaerbeek-Evere-Saint Josse, la cellule radicalisme n’est composée que de trois personnes spécialisées dans le traitement de l’information émanant de l’ensemble des forces de polices, qui a reçu une formation spécifique en la matière, particulièrement pour distinguer 5 niveaux de FTF :
- niveau 1 = personne qui se trouve actuellement dans les zones définies plus haut
- niveau 2 = personne en route vers ces zones
- niveau 3 = personne revenue de ces zones
- niveau 4 = personne qui a voulu s’y rendre mais qui n’y est pas arrivée
- niveau 5 = personne qui voudrait bien y aller …
A cela s’ajoutent pour une enquête préliminaire, les personnes suspectées de relever des niveaux 1 à 5 et les personnes reprises dans la base de données pour surveillance ultérieure pendant au moins six mois. Au niveau de la zone, cela concernerait une septantaine de personnes.
La cellule échange des informations avec le niveau fédéral ou local (arrondissement) en relation avec les autorités judiciaires ou administratives, principalement pour traiter et vérifier toutes les informations qui émanent parfois de dénonciations anonymes pas toujours fondées.
Pour aider le Conseil à saisir toute la difficulté de la démarche, l’orateur évoque la pêche aux canards proposée aux enfants lors des foires. On se trouve confronté à une masse d’indices ou d’informations : le tout est de repérer le ou les canards porteurs du nombre (le risque ?) le plus élevé.
L’exposé suscite de nombreuses questions relatives à la formation du personnel, la collaboration avec les écoles, etc. Je serais bien curieux d’entendre les vôtres …