cc 2009-06-24: 0. Interpellation populaire Rue Vandeweyer

La séance démarre à 18h40 par un point inscrit à la demande des habitants de la rue Vandeweyer, qui souhaitent appeler l’attention du Collège sur leurs problèmes quotidiens :
– le trafic (ils sont théoriquement en zone 30 mais la plaque n’y est plus, et la vitesse ne semble pas surveillée ; ils souffrent notamment de ces motos à quatre roues conduites par des adolescents ; et pire, beaucoup de véhicules empruntent la rue à contresens) ;
– les difficultés de parking (leur rue est la rue gratuite la plus proche de la rue de Brabant et elle se trouve encombrée de remorques et de camionnettes) ;
– la saleté perpétuelle des trottoirs et la multiplication des dépôts clandestins, certes vite enlevés quand les riverains les signalent, mais qui nécessiteraient des mesures exceptionnelles ;
– le magasin de nuit dans le bas de la rue, qui attire les ivrognes et les bandes de jeunes, qui leur valent, qui des vomissures et de l’urine sur les murs, qui des bagarres fréquentes, il y aurait même du trafic de drogue ; c’est très insécurisant pour les habitants, d’autant plus que la police les reçoit avec désinvolture quand il leur arrive de venir se plaindre (les agents signalant simplement que … ils sont au courant !).

M. COMPERE, porte-parole des habitants, fait valoir les efforts qu’ils déploient en faveur de plus de convivialité (bacs de fleurs, convois de vélos, fêtes de voisins) et demande que le Collège prenne des mesures pour améliorer les choses : comment solutionner les problèmes sans monter les jeunes contre les habitants ?

La Bourgmestre annonce à son interlocuteur qu’il va recevoir une réponse de chaque échevin concerné, et elle prend la parole la première pour tout ce qui relève de la police :
– les gardiens de la paix passent deux fois par jour rue Vandeweyer et, en plus du koban rue de Brabant, l’ouverture future d’un commissariat rue Brichaut devrait répondre un peu aux problématiques que connaît la place Liedts ; le parking sera réglementé courant 2010, une fois terminés les travaux de la STIB rue Gallait : on protègera les habitants du stationnement ventouse ; dans l’immédiat, elle va veiller à ce que la police soit plus présente et plus stricte (verbaliser les véhicules en double file et le stationnement sur les trottoirs, etc) ; elle annonce une action spécifique durant tout l’été à l’encontre des quads (les infractions seront sanctionnées par des amendes, voire des confiscations) ; les night-shops font l’objet de contrôle sur la façon dont ils respectent les lois sociales, et leur attention est aussi attirée sur la propreté ; Mme JODOGNE explique enfin les difficultés d’interventions face à la drogue (la détention d’une petite quantité étant désormais autorisée) et à l’ivrognerie (pas de raison d’intervenir tant qu’il n’y a pas trouble de l’ordre public), et le découragement de la police quand elle voit que les faits constatés ne sont pas poursuivis par les parquets …

– M. DE HERDE intervient pour la Propreté et donne quelques statistiques édifiantes : en 2008, il y a eu rue Vandeweyer 280 interventions pour des dépôts clandestins, et ce record sera battu en 2009 ; dans le quartier, pendant un week-end de juin, on a procédé à 66 verbalisations pour salissures, urine, sacs poubelles sortis en dehors des heures et autres dépôts clandestins ; les tableaux de bord concernant le nettoyage des rues révèlent que, dans le passé, la rue Vandeweyer était nettoyée en moyenne huit fois par mois : aujourd’hui, elle connaît vingt passages dans ce laps de temps ! Beaucoup d’efforts ont donc été faits, qui se révèlent encore insuffisants. Effectivement, la proximité de la rue de Brabant aggrave les choses ; or, la gestion de la propreté publique rue de Brabant et place Liedts appartient à la Région, qui est clairement moins efficace le week-end et les jours fériés. Par ailleurs, dit l’Echevin, certaines populations n’ont pas la capacité, ou pas la volonté, de se plier aux règles de propreté ; or, sauf à négliger d’autres quartiers, les services de la propreté ne peuvent pas faire plus, avec les moyens qui sont les leurs. M. DE HERDE propose donc de se réunir avec des membres du comité de quartier pour voir comment organiser non seulement le nettoyage mais aussi un travail éducatif. De son côté, Mme JODOGNE insiste auprès de la Région pour que, le week-end, les nettoyages soient plus fréquents dans ce quartier, et qu’il n’y ait une réflexion sur l’aménagement de la place.

– Sur le plan de la Prévention, Mme ESSAÏDI salue les belles ressources des habitants de la rue. C’est qu’ils se sont déjà rencontrés, pour exposer eux les problèmes, elle le cadre des interventions de son service : au contraire de la police qui intervient quand il y a des problèmes de sécurité, les trente éducateurs de rue ont un rôle social et préventif, leur action n’est possible que lorsque toutes les parties acceptent le principe d’une concertation ; or ici les jeunes ne sont pas demandeurs, donc il ne semble pas possible de mener une action socio-éducative, qui consisterait en activités organisées et établissement de relation sur la durée. En fait, les habitants de la rue Vandeweyer sont si actifs et engagés dans leur quartier qu’ils ont déjà créé ce que les éducateurs tenteraient de susciter ! Cela étant, l’Echevine ne baisse pas les bras et propose aussi de continuer à travailler en petit comité.

– En matière de mobilité, Mme SMEYSTERS assure qu’elle essaie de réduire encore le trafic, mais les mesures prises n’évitent pas un trafic parasite (les véhicules qui zigzaguent d’une rue à l’autre, au fil des interdictions mises). Par ailleurs, le quartier va connaître d’importants travaux : on ne prendra de nouvelles mesures qu’après rétablissement d’une situation normale.

M. COMPERE reçoit ensuite les commentaires de chaque groupe, assortis de félicitations chaleureuses pour la qualité de son intervention : imitée ensuite par ses collègues, Mme DURANT (ECOLO) demande qu’il y ait régulièrement des évaluations de la situation, pour mesurer les améliorations, espère-t-elle. Mme ONKELINX (PS) témoigne sa sympathie aux habitants : « La vie quotidienne n’est pas simple dans le quartier », et salue l’attitude constructive du Collège. Pour M. CLERFAYT (LB), c’est avec ce genre d’interventions que le droit d’interpellation prend tout son sens : « Les experts des quartiers sont ceux qui y vivent » et, s’il fait confiance au Collège dans cette problématique, il a des mots assez durs pour les autres niveaux de pouvoir (les Parquets notamment), responsables selon lui d’une succession de démissions et de petits abandons. Mme NYSSENS (cdH) enfin s’inquiète de ce qui lui paraît devenir une zone de non-droit : elle demande l’instauration dans la durée d’un comité d’accompagnement « autorité et voisins ».

En matière d’autres niveaux de pouvoir, la rue Vandeweyer peut se vanter d’avoir attiré l’attention de quatre « pointures » de notre Commune !