Parc Maximilien et rafles

Le terme est fort, mais il a été employé plusieurs fois par la presse. L’interview du Bourgmestre ce mardi 12 septembre sur Vivacité a donné quelques éclaircissements. Le nombre de personnes n’a fait qu’augmenter depuis le mois de mai : d’une trentaine, il était passé à plus de 100 dans la gare et plus de 200 dans le parc Maximilien et environs. La commune a pris patience en veillant qu’aucune tente ne soit dressée et à la gare.

Malgré leur nombre, pas un seul papier ni déchet ne parsemaient les locaux : on sent que ce sont des gens du désert. Le public est changeant : certains partent et reviennent après un temps, ou ne reviennent plus et d’autres les remplacent. Ce qui nous heurte surtout, c’est la présence de jeunes de 13 à 16 ans qui sont tout « perdus », ne savent même pas ce qu’ils font là et ont même peur d’introduire une demande comme mineur non accompagné ! Plusieurs adultes sont dans la même détresse, car ils ne peuvent rentrer chez eux et l’Angleterre leur paraît inaccessible. Comme leurs empreintes ont été prises en Italie, ils ont peur d’être expulsés vers ce pays.

Permanences juridiques

La commune a invité depuis deux mois des associations d’avocats et le Ciré pour organiser des permanences dans deux ou trois lieux d’accueil, afin d’orienter les personnes vers l’Office des Étrangers ou leur proposer un retour volontaire. Les Médecins du Monde étaient régulièrement présents, ainsi que des distributions de nourriture par plusieurs groupes. Tout cela a été fait, dit le Bourgmestre, et notre police était régulièrement présente pour que cela se passe bien. Il ajoute surtout que le Ministre Jambon a refusé catégoriquement toute aide financière ou autre, en laissant les communes seules et uniques responsables de la situation.

Ne rien faire, c’était s’exposer à l’accusation de non-assistance à personnes en danger en hiver, mais trouver un local pour en abriter 300, c’était s’attendre à en voir arriver plusieurs centaines en plus dans les mois qui suivent.

À la fin du mois d’août, une rencontre a été organisée par les Bourgmestres de Bruxelles et de Schaerbeek avec la participation de plusieurs services, pour entendre Médecins du Monde et l’un ou l’autre bénévole. Evidemment, les « autorités » ont entendu, questionné, mais par après elles ont décidé seules !

Difficultés

Et ce qu’ils ont entendu leur a donné les excuses nécessaires pour organiser les « rafles » : cas de gale et de tuberculose et surtout nuisances et plaintes du « voisinage ». En réalité, rien de tout cela à la gare et au parc, mais uniquement au rez-de-chaussée des bâtiments sociaux de la chaussée d’Anvers. À chaque opération de police, 25 personnes sont arrêtées et amenées au poste. De là, certaines seront expulsées, d’autres envoyées à l’Office des Étrangers.

Ce qui m’a particulièrement heurté, ce sont les premières rafles qui ont généré quelques violences, Médecins du Monde en a des témoignages. Mais c’est surtout le non-respect des personnes et de leurs biens qui m’a interpellé : non seulement ils sont considérés comme des criminels et traités comme tels, mais nombreux sont ceux qui ont perdu leurs maigres biens. Les sacs de couchages, sac à dos avec parfois des documents importants laissés sur place lors de la fuite sont immédiatement ramassés par Bruxelles Propreté et envoyés à …. la décharge publique. De toute cette histoire, c’est ce dernier point qui, pour moi, est condamnable, et la Commune devrait y faire attention dans le futur.

Une bénévole qui est régulièrement sur le terrain disait : Si c’était des chiens qui étaient dans le parc dans la pluie et le froid, on trouverait bien une solution !