Les médias ne nous privent pas, depuis quelques mois, de leurs commentaires sur « les affaires », fussent-elles françaises, italiennes ou liégeoises.
En ce qui concerne Schaerbeek, ne risquons pas le mot afin d’éviter des amalgames qui joueraient trop légèrement avec la vérité.
Puisque nous sommes cette « Cité des Anes » bien connue, parlons plutôt des âneries schaerbeekoises.
Citons, pour mémoire, la bibliothèque flamande, le parachutage de la nouvelle inspectrice pédagogique, les juteux trafics de notre désormais célèbre Inspecteur de Police, Chef de la brigade judiciaire…
Nous nous attarderons plutôt; aujourd’hui, sur le cas de la médiatrice sociale, Sfia Bouarfa, licenciée par le Collège et la majorité au Conseil communal du 28 avril.
Nous voudrions attirer particulièrement votre attention à ce sujet sur la mauvaise foi évidente et l’hypocrisie des responsables communaux, bourgmestre et échevins, qui en furent les acteurs.
Personne ne s’y est trompé. Ainsi, lisons-nous à travers les articles et communiqués de presse:
- « Schaerbeek collectionne les provocations… »
- « Le pouvoir communal ne veut pas dépasser la dynamique du conflit… »
- « La stratégie de la tension… »
- « On veut soumettre l’action sociale à la logique politicienne… »
- « Le Collège guidé par la seule logique nolsiste pure et dure… »
- « Des relents nolsistes… »
- « Le triomphe des faucons… »
- « La surenchère nolsiste… »
- « L’inquiétante résurgence du nolsisme… »
Voyons maintenant les commentaires successifs et très curieux que le Bourgmestre DURIAU a fait de cet événement:
- « Je regrette cette mesure… »
- « C’est une affaire de comportement d’une personne… »
- « Ce n’est pas de gaieté de coeur que nous la mettons dehors… »
- « Elle n’est pas encore dehors… Son départ a été acquis à la majorité du Collège. Il proposera au Conseil Communal du 28/04 de la renvoyer. » (comme s’il n’était pas sûr que la majorité du C.C. suive cette proposition du Collège!)
- « Ce n’est qu’une histoire interne, sans connotation politique et qui ne menace pas l’ouverture récente de Schaerbeek à l’égard de la communauté immigrée… »
- « De toute façon, nous ne pouvons pas la garder. Elle n’a pas représenté sa candidature, contrairement aux autres médiateurs. Comment pourrions-nous maintenir en place quelqu’un qui n’en fait même pas la demande? »
Ainsi, finalement, Mr DURIAU a-t-il la conscience bien tranquille!
Mme Sfia BOUARFA quitte sa fonction de médiatrice sociale de sa propre volonté puisqu’elle n’a pas présenté sa candidature dans le cadre des contrats de sécurité!
Quand je vous disais que c’était une hypocrisie raffinée!
Mais n’y a-t-il pas une autre analyse à faire?
L’échevin GUILLAUME ne tolérait pas cette médiatrice sociale et il a tout fait pour contrarier son travail. Il a tenté d’abord de la mettre au pas, de la réduire au silence.
Non seulement on ne l’intègre dans aucun dispositif local, mais au contraire, une lettre circule à l’intérieur de l’administration pour signaler que la médiatrice n’avait pas le droit d’intervenir auprès des Services de la Population mais devait nécessairement passer par le secrétariat de l’Echevin GUILLAUME.
Après cela on lui reproche:
- de ne pas prendre la peine de travailler de concert avec l’échevin;
- de s’être immiscée dans les dossiers de l’Etat-Civil;
- d’avoir pris l’initiative de contacter personnellement l’Office des Etrangers;
- d’avoir noué des relations avec les Associations sur le terrain;
- de venir en aide aux étrangers en situation illégale;
- de mettre trop de zèle à démêler une affaire de cohabitation.
Bref, le travail efficace de cette surnommée par le personnel « tempête du désert » exaspère l’Echevin de l’Etat-Civil qui non seulement lui refuse depuis le début toute collaboration, mais la soupçonne aussi de régler dans son dos des problèmes d’immigrés en situation irrégulière.
Or, elle ne fait que répondre à la mission qui lui est dévolue par la circulaire de la Région: « aider la Commune à sécuriser les rues et faciliter les contacts entre pouvoirs publics et populations « locales ».
Elle devrait donc logiquement avoir accès aux dossiers litigieux et pouvoir s’en occuper.
Au lieu de cela, elle se voit dans l’obligation d’agir parfois dans l’anonymat pour éviter les représailles.
Malgré tous ces obstacles, elle réussit néanmoins à se faire connaître et apprécier: 400 familles sont venues frapper à sa porte pour des papiers qui n’étaient pas en règle et des malentendus aux guichets de la population.
Par quelques coups de téléphone au bon endroit (l’Office des Etrangers, par exemple), elle parvient à résoudre rapidement des dossiers traînant depuis quelques années.
C’en est trop pour les nolsistes de la Commune qui pratiquèrent, dès lors, la politique de l’affrontement:
- des rappels à l’ordre: l’invocation d’une faute personnelle grave: on était à l’affût, on attendait l’occasion;
- la convocation chez le Secrétaire communal le 7 avril qui lui signifie que le Collège allait proposer au Conseil Communal de la licencier.
Une décision arbitraire, tout à fait disproportionnée avec les faits reprochés.
De plus, si maladresse il y a eu de la part de la médiatrice sociale, il faut admettre aussi que sa mission n’a jamais été définie clairement, aucune tache précise ne lui était assignée et, enfin, elle ne jouissait pas d’un statut précis: faisant partie du personnel communal mais dépendant de la Région.
Dans ces conditions, ses ennemis avaient beau jeu de dénicher « le cas » qualifié rapidement et arbitrairement de faute grave.
Conclusion de tout cela:
Mr le Bourgmestre DURIAU nous a déçu.
Avec certains membres de l’opposition nous disons:
- il ne contrôle pas sa majorité;
- il n’est pas l’homme de consensus qu’il prétend être;
- il ne confirme pas dans les faits les bonnes intentions de ses propos conciliants tenus, notamment, dans le toute-boîte: « La liste du Bourgmestre » et devant la presse où il faisait le 10 mai dernier le bilan du premier anniversaire de son maïorat.