On chamboule ensuite l’ordre du jour en globalisant une série de points financiers et fiscaux et en présentant d’abord le budget du CPAS.
La présidente, Dominique Decoux présente le programme de politique générale du CPAS et le projet de budget. Avant cela, elle nous donne de nombreuses informations chiffrées sur l’état d’appauvrissement de la population schaerbeekoise.
Nous apprenons ainsi que : – la commune devient la 3ième commune la plus pauvre du pays,
sur base du revenu moyen par habitant (exercice fiscal 2011).
– le taux moyen du chômage est de 24 % à Schaerbeek, la moyenne bruxelloise s’élevant à 20 % (année 2011)
– au cours de la dernière mandature (2006-2012), le nombre de bénéficiaires du Revenu d’Intégration et de son équivalent est passé de 4.743 à 6.177, la population croissant de 112.000 à plus de 130.000 habitants. A noter une stabilisation à la baisse des ayants droits du R.I., entre 2011 et 2012, ce qui ne sera pas sans effet sur la fixation du budget. Parmi les bénéficiaires du R.I., 57,5 % sont des femmes, 47 % sont des personnes de 25 à 45 ans, et – c’est énorme ! – 27,5 % sont des jeunes de 18 à 24 ans.
La présidente nous décrit les 11 objectifs généraux de sa politique pour les six années à venir, notamment la poursuite d’un plan d’action global, qui concerne d’une part le parcours de l’usager (réforme de l’accueil de première ligne, amélioration du traitement des demandes, en particulier celles des seniors en difficulté,…) et d’autre part le soutien à l’ensemble des intervenants sociaux. Epinglons encore la volonté de renforcer la collaboration entre les acteurs sociaux publics et associatifs. (il y a là encore beaucoup d’efforts à entreprendre !)
Notons aussi la décision de construire une Maison de l’Action sociale, suite à l’éclatement actuel des services du CPAS sur 4 sites différents, eux-mêmes saturés.
La dotation communale pour ce dernier est fixée à 32.611.353 £ pour 2013, soit 550.000 £ de moins qu’en 2012. La justification ? La diminution des demandes d’aides sociales et la baisse des frais de fonctionnement.
La dotation communale pour l’hôpital s’élève à 3.033.610 £, soit une diminution de 645.798 £
Voilà pour les intentions ! Qu’en pensent les conseillers d’opposition ?
– Irma Sanhayi (PS) s’inquiète de la baisse de la dotation, au moment où la précarité augmente. Elle estime ce choix incohérent tant par rapport à la situation sociale actuelle que par rapport au programme de majorité.
– Axel Bernard (PTB) craint que la diminution ait un impact sur le personnel du CPAS. Il se demande si une concertation a été organisée avec ses représentants. Il pose une excellente question : peut-on déjà chiffrer l’incidence de la dégressivité des allocations de chômage sur le nombre des usagers du CPAS ? D. Decoux répondra que c’est trop tôt.
– Debora Lorenzino (Liste du B.) félicite (évidemment !) la bonne gestion du Centre public.
– Seydi Sag (CDH) affirme qu’il faudra faire mieux avec moins de moyens dans une situation difficile.
– Ibrahim Dönmez (PS) s’intéresse aux deux maisons de repos publiques et s’interroge sur leur faible taux d’occupation et sur leurs problèmes de gestion. La présidente lui répondra que le taux actuel d’occupation est remonté à 92 % et que l’on s’oriente vers une coordination plus poussée entre les deux maisons de repos.
– Georges Verzin (M.R.) insiste sur l’importance de la réinsertion sociale des usagers, critique l’investissement de 17 millions pour créer la maison de l’action sociale, sans avoir procédé au préalable à un audit externe sur les finances et l’organisation du CPAS. Il a lu que celui-ci serait la lanterne rouge des CPAS bruxellois. ! Toutefois, il relève un aspect positif : l’effort de transparence sur les comptes.
– Au contraire, la présidente fait état… d’une autre source d’information, selon laquelle le CPAS schaerbeekois serait un des deux plus performants de la Capitale. Elle répond aux questions concernant la baisse de la dotation communale. Si la demande d’aide repart à la hausse, comme on peut le craindre, le Collège décidera éventuellement d’une dotation complémentaire.
– Enfin, Denis Grimberghs, échevin de tutelle du CPAS, dit qu’il n’est pas question de faire peser sur les usagers et le Centre public les efforts d’économie !
On peut à bon droit estimer très hasardeux de diminuer la dotation au CPAS, en ces temps très durs. On suivra avec une grande attention l’opération de réunification de tous les services sur un même site : le personnel a déjà connu tant de déménagements et de restructuration.
A vérifier aussi combien de chômeurs vont se transformer en usagers du CPAS et à analyser de près l’évolution de la qualité des services offerts à la population démunie.
Ajoutons enfin que ce centre public est une sorte de grand paquebot, très malaisé à piloter !