Ce dernier défend sa motion et se dit prêt à l’adapter pour recueillir le consensus le plus large. Mais l’idée était trop belle : Frédéric Nimal veut l’amender au nom de la Majorité, en l’élargissant considérablement : sa motion suggère d’attribuer à l’avenir les noms de Prix Nobel aux nouveaux quartiers et nouvelles voiries ! Et comme l’opposition réagit fermement, Bernard Clairfayt amende sa propre motion en y ajoutant nommément Nelson Mandela qu’on semblait avoir oublié en chemin.
Abobakre Bouhjar (PS), Mahinur Ozdemir (CDH), Barbara Trachte (Ecolo), Catherine Moureaux (PS) ajoutent leur grain de sel à ce débat agité. Saït Kose, échevin des sports, en tacticien génial, veut gagner du temps, en proposant de demander d’abord l’avis du club de football !
Yves Goldstein, très amer, estime que l’on rate une belle occasion de sensibiliser les jeunes schaerbeekois aux valeurs magnifiées par Mandela. Et comme le Bourgmestre s’apprête à faire voter sur les deux motions en présence, le PS retire la sienne et se… retire de la séance en guise de protestation. Finalement, la motion majoritaire qui noie le poisson et dont les effets ne se verront que dans un avenir hypothétique, est forcément votée.
Résultat des courses : le stade communal ne s’appellera pas N. Mandela., alors que cette grande figure sud-africaine semblait faire l’unanimité de tous les intervenants, tous partis confondus ! Mais il n’était pas supportable qu’un parti brandisse seul le nom du grand homme !
Voilà comment une belle idée est pervertie par l’approche des élections. Il était pourtant tout à fait possible de s’accorder sur une motion de synthèse. Encore fallait-il que tous les intervenants résistent à la fièvre des positionnements partisans. Triste pantalonnade !