La séance commence à 18h50, par un point inscrit à la demande d’habitants de la place Jamblinne de Meux : en néerlandais puis en français, MM. NYSSEN et LEFEBURE relaient l’opposition de plusieurs comités de quartier à la haute tour que projette AG REAL ESTATE : les dégagements et la saturation actuelle du quartier ne permettent pas ce projet, il causerait perte de lumière et d’ensoleillement pour le reste de la place, et porterait atteinte au parc Juliette Herman, tout particulièrement à un arbre remarquable, ainsi qu’à la respiration visuelle.
Les représentants du quartier demandent qu’on applique à ce projet les conditions qui avaient été mises au permis d’urbanisme de l’Ecole militaire et qu’on fasse respecter les principes applicables à la ZICHEE (Zone d’Intérêt Culturel, Historique, Esthétique et d’Embellissement) qui l’entoure. Ils présentent enfin leur projet pour le quartier : conserver le bâtiment existant et le reconvertir en logements, prévoir des logement avec quatre chambres, d’autres adaptés aux personnes âgées ou handicapées, des appartements intergénérationnels de type UN TOIT DEUX AGES, mais aussi une crèche, une salle de réunion, un potager collectif avec possibilité de compostage, ainsi que la location aux riverains du parking prévu pour le bureau.
Les réponses données par le Conseil seront mitigées … Certes la mobilisation de quartier est unanimement saluée et l’Echevin NIMAL, qui signale avoir été informé des plans, annonce qu’une enquête publique se tiendra sur le territoire de Schaerbeek, que le Collège pourra donner son avis comme riverain, qu’il n’est même pas impossible qu’un représentant de la Commune se trouve dans la commission de concertation. Les services de Schaerbeek ont déjà certaines réserves, liées à la ZICHEE, à la qualité des logements, aux problèmes de mobilité et d’espace vert ; ils veulent obtenir un projet qui s’intègre harmonieusement dans le tissu urbain ; et le gabarit annoncé, qui prend comme référence les Pavillons français, est fort haut, plusieurs conseillers le souligneront aussi.
Le projet qui a été soumis à la Région se situe en fait sur Bruxelles-Ville ; à l’heure actuelle, le dossier n’est toujours pas complet, notamment à cause de ce fameux arbre, et on attend encore les plans définitifs. Ensuite seulement seront définies les modalités de participation.
Le Conseil va donc recommander aux interpellants d’intervenir à nouveau quand les résultats de l’étude d’incidence sortiront.
L’Echevin précise que le projet comporte 162 logements, en grande partie passifs, avec des rez-de-chaussée commerciaux et maintien d’une partie de l’espace vert.
Pour M. PLATTEAU (PS), le bâtiment de bureaux désaffectés était d’une qualité architecturale contestable, et il estime que le projet est attentif au voisinage : ainsi, les commerces en rez-de-chaussée peuvent être positifs pour le quartier. Il promet toutefois de relayer les inquiétudes.
Pour Mme TRACHTE (ECOLO), ce sera intéressant au moment de l’enquête publique de revenir sur le projet pour voir s’il porte vraiment atteinte au bâti et au style du quartier. Mme QUERTON (LB) trouve très intéressantes les recommandations des habitants et, avec M. SAG (cdH), ils promettent d’être attentifs au moment de rendre un avis sur l’enquête publique.
Seuls deux partis d’opposition prennent fait et cause pour les délégués du quartier :
– M. VERZIN (MR) fait le parallèle avec la « catastrophe urbanistique » qu’est le Brusilia, même si c’est un immeuble agréable à occuper : « L’âne de doit pas buter deux fois sur la même pierre » ; il se chargera de sensibiliser ses correspondants de la ville de Bruxelles, notamment pour obtenir des emplacements de stationnements supplémentaires pour les habitants actuels ;
– M. BERNARD (PTB) confirme qu’en termes de mobilité, le quartier est déjà invivable à certaines heures, et que le projet est avant tout une « sacrée affaire pour le promoteur ! » Il veut que le parc soit maintenu ; il remercie les habitants de venir avec une vision pour le quartier : « Cette vision est absente de la réponse du Collège ! » et plaide pour qu’on prenne exemple sur ce qu’ils proposent et qui vaut la peine d’être défendu.
« Le dossier est à suivre ; attention aux affiches rouges ! », conclut M. CLERFAYT.