Rendre nos concitoyens plus conscients, plus compétents et plus responsables afin d’approfondir et d’enrichir notre vie démocratique, tel est le fil rouge de toutes les initiatives de « Démocratie Schaerbeekoise » depuis sa création en 1988.
Cette année, nous avons fait un pas significatif de plus dans ce sens, en nous engageant dans l’étude (exigeante) et l’analyse du budget et des comptes, qui sont l’expression financière des priorités politiques des autorités communales.
Après l’organisation d’une formation avec des experts et la tenue d’une assemblée de D.S. sur le budget, nous avons demandé et obtenu la collaboration du bourgmestre et de l’échevin des finances pour présenter publiquement – et dans la salle des mariages de l’hôtel communal – les tenants et aboutissants d’un budget communal. La quarantaine de participants à cette soirée eurent droit à un exposé systématique et clair de M. Clerfayt et Köse, suivi d’un temps très décontracté de questions – réponses.
Pareil exercice de démocratie directe constitue certainement une première à Schaerbeek ; nous ferons en sorte que cette soirée- débat ne demeure pas exceptionnelle !
Nous remercions en tout cas le bourgmestre et l’échevin d’avoir volontiers joué le jeu.
Certes, nous escomptions que la publicité communale et celle plus modeste de D.S. attirent davantage de participants, mais la matière est aride et peu excitante. Certes, nous espérions qu’au moins un avant-projet du budget 2005 nous soit révélé, mais les représentants du Collège ne semblaient pas prêts ou voulaient en donner la primeur au conseil communal.
A l’avenir, il faudra préciser comment des citoyens organisés peuvent intervenir concrètement dans le processus d’élaboration d’un budget, tout en respectant les prérogatives des mandataires issus du suffrage universel.
Qu’avons-nous appris d’essentiel ?
Ce qui frappe d’abord, c’est la faiblesse des recettes schaerbeekoises, en comparaison avec celles d’autres communes bruxelloises sociologiquement proches.
Quant aux dépenses, il y a certainement place pour le débat et la contradiction, si on entre dans le détail de chacun des budgets échevinaux. Globalement toutefois, les marges de manœuvre et donc les alternatives aux choix opérés par le pouvoir, paraissent très réduites. D’autant plus que la commune est sous haute surveillance, plan de redressement oblige !
Les considérables difficultés actuelles nous renvoient au passé et particulièrement à la gestion politique et financière des années nonante, alors que des rentrées exceptionnelles (la vente des actions du crédit communal, etc…) étaient enregistrées.
Pourquoi le déficit de l’hôpital Paul Brien a-t-il pu se creuser d’une manière aussi vertigineuse et dans une opacité presque totale, déficit qui va grever lourdement les budgets de la commune pendant près de deux décennies ?
Et comment ne pas s’étonner qu’à l’époque la tutelle régionale soit restée aussi passive ?
Il y a là matière à réflexion sur la responsabilité politique à long terme, que seuls des électeurs très informés peuvent éventuellement sanctionner.