En trois années de législature communale, 11 conseillers communaux sur 47 ont changé de partis et parfois de camp, en quittant l’opposition pour la majorité.
De qui s’agit-il ?
M. Ramdani est passé du C.D.H. au P.S.
M. Ozkara a abandonné le groupe Duriau pour le P.S.
Mme De Dyn a quitté Ecolo pour le M.R.
M. Crasson, ex-M.R., siège comme indépendant, mais pour combien de temps ?
L’échevin De Herde, fâché avec le F.D.F., a demandé son adhésion directe au M.R. qui hésitait à l’accueillir, le M.R. dont fait partie le F.D.F ! Comment ce vaudeville va-t-il s’achever ?
Enfin le P.R.L. ou le M.R. local s’est considérablement renforcé en acceptant de réintégrer le groupe de l’ancien bourgmestre Duriau, composé de sa tête de liste et de MM. Nimal, Heuninck, De Jaegher, Germain et Paulet, tous anciens Nolsistes (repentis ?).
Ce dernier reclassement n’étonne guère. Le temps a permis de digérer les résultats des élections, de gommer les susceptibilités personnelles et de se rappeler qu’on partage de fait
les mêmes options libérales.
Ajoutons qu’un douzième conseiller communal risque de ne plus réapparaître Place Collignon : on pense évidemment à Daniel Ducarme.
Pourquoi cette versatilité politique ? Que révèle-t-elle ?
Les convictions politiques d’aucuns sont-elles à ce point faibles et sans consistance ?
L’ambition personnelle et la recherche de mandats rémunérateurs dans des institutions parapubliques démangent-elles tant certains élus ? Doit-on évoquer plus prosaïquement d’éventuels débauchages entre partis ?
Pourquoi ne pas suggérer aussi des raisons plus nobles ? Après tout, chaque mandataire a le droit d’évoluer idéologiquement, en fonction de situations vécues et de prises de conscience personnelles . Mais alors dans ce cas de figure, la pratique politique la plus honorable consisterait à remettre son mandat au parti qui lui a permis d’être élu. Ce qui n’est hélas pas le cas !
Faut-il plutôt chercher des explications dans les relations, souvent complexes et évolutives, entre les partis et leurs élus ? Avec le refus d’accepter une discipline de partis trop pesante ou de se laisser dicter des compromis qui s’apparenteraient à des compromissions ?
Quelles que soient les raisons invoquées, la crédibilité de ce bien précieux qu’est la démocratie en prend un fameux coup, aux yeux des citoyens.
Enfin n’oublions pas que ces nombreux transferts de mandataires communaux ont profondément transformé les rapports de forces, entre majorité et opposition et surtout au sein de la majorité M.R. – Ecolo – P.S.