Article: Coup de chaleur au CPAS de Schaerbeek

C.P.A.S. : quatre lettres qui évoquent à la fois « la » loi qui défend la dignité des personnes et l’institution communale qui l’applique.

Le CPAS est l’ultime filet de sécurité avant la chute dans la misère noire. C’est dire son importance pour tous les citoyens !

Le 28 mai 2002, Démocratie Schaerbeekoise avait organisé une rencontre avec le président et des conseillers du CPAS de la majorité et de l’opposition, sur le thême :  » CPAS, quelle priorité dans la disette ?  » . Les débats de cette soirée annonçaient clairement les lendemains chaotiques que nous connaissons maintenant.

De fait, le Centre public, malade de sa gestion et de son absence de contrôle démocratique depuis l’ère Nols – Duriau , a vécu un été calamiteux. La presse en a fait ses gros titres quasiment chaque semaine.

Cette situation désastreuse est confirmée non seulement par les plaintes des allocataires sociaux, premières victimes des dysfonctionnements ou celles des travailleurs sociaux dont la compétence n’est pas à mettre en question mais dont les effectifs sont notoirement insuffisants, mais aussi par les réactions résignées des autorités qui avouent ne plus savoir comment maîtriser « ce train fou lancé dans le brouillard (de ses finances) ».
Pour cette année, on annonce un déficit budgétaire de 5 millions d’euros (causé principalement par les charges de l’hôpital public,sous la tutelle d’Iris). Notre source : Le Soir du 24/7/03, mais est-elle totalement fiable ?
Les responsabilités sont politiques et administratives (problème de management, nominations partisanes…), passées et actuelles, locales, régionales (la dotation communale au CPAS diminue d’année en année…) et même fédérales (les moyens des CPAS bruxellois sont structurellement sous-évalués). Mais faut-il aujourd’hui perdre du temps à soupeser les manquements des uns et des autres ?

L’essentiel, c’est d’agir rapidement pour que toutes les missions légales du CPAS soient remplies (cfr loi de 1976): toutes et pas uniquement celles qui découlent de la nouvelle loi sur le revenu d’intégration sociale (ex-minimex).
La situation actuelle exige la constitution d’une sorte de « COLLEGE DE SALUT PUBLIC » mobilisant les énergies de la majorité et des oppositions démocratiques ! Il serait inqualifiable de s’abandonner à des polémiques politiciennes ou de s’enliser dans des stratégies électoralistes sur le dos des allocataires schaerbeekois. Les prochaines élections communales ce n’est pas avant 2006, que diable !

La future politique du Conseil de l’Aide sociale doit d’urgence se donner les quatre priorités suivantes:

  1. les allocations sociales doivent être versées sans retard aux bénéficiaires.
  2. il faut faire pression sur le pouvoir régional pour qu’il envoie dès septembre le commissaire spécial souhaité, en lui notifiant avec précision ses missions. Comment justifier la lenteur actuelle, alors que M. Ducarme est Président de la Région de Bruxelles-Capitale et conseiller Communal de la majorité à Schaerbeek ?
    Ce commissaire devrait rapidement clarifier la situation financière du Centre public et tracer les perspectives budgétaires crédibles. Cette exigence de transparence est indispensable pour fonder un véritable débat démocratique.
  3. il faut qu’Iris prenne ses responsabilités financières et de gestionnaire institutionnel par rapport à l’hôpital de Schaerbeek .
  4. le Conseil de l’Aide sociale doit prendre l’initiative de recréer un climat de confiance avec les travailleurs sociaux et administratifs.

Rappelons enfin que le secteur associatif social, très actif sur le terrain, est certainement disposé à poursuivre et intensifier toutes les formes de collaboration avec le CPAS.

Article rédigé ce 15 aout 2003

P.S.: Dernières Nouvelles …..
Ce mardi 9 septembre ,un conseil communal exceptionnel s’est tenu pour approuver le budget modifié du CPAS pour 2003 ainsi que les comptes de l’exercice….1998.

Ils ont été adoptés,tous deux, à la quasi-unanimité des présents!Pierre
Massart reviendra par ailleurs (dans le prochain bulletin) sur les temps forts de cette séance, marquée par la volonté de presque tous les groupes politiques d’en revenir à un fonctionnement normal du Cpas .

Quelques brèves remarques :

  • la dotation communale a été revue à la baisse afin de respecter le plan de redressement imposé par la tutelle régionale. Mais il faudra donc moins dépenser…!
  • le budget voté est-il un budget vérité ?
  • En fait,personne ne peut aujourd’hui répondre à cette question!
  • plusieurs conseillers ont demandé la mise au point rapide d’un plan de gestion pluriannuel pour ne plus revivre les angoisses estivales !
  • le management du Cpas a été à plusieurs reprises rappelé à l’ordre .

De l’avis de beaucoup, cette double approbation représente un nouveau départ dans la bonne direction. Mais on n’est pas « sorti de l’auberge » et les bruits de couloir continuent à bruisser…!

Espérons en tout cas que les travailleurs sociaux du Cpas ne perdent pas courage .