Trois règlements-redevance relatifs au stationnement sont à approuver. L’Echevin GUILLAUME détaille les innovations :
– dans les rues traversées par une limite communale perpendiculaire du côté d’Evere ou de Bruxelles, la carte de riverain vaut jusqu’au carrefour suivant ;
– les établissements d’enseignement peuvent désormais acquérir aussi (moyennant la coquette somme de 200 €) un certain nombre de cartes communales de stationnement, valables les jours de classe ;
– pour ceux qui n’ont pas droit à ces carte de stationnement et qui ne sont pas riverains, on instaure des tickets à gratter, à se procurer chez RAUWERS ou à la Commune (Population, Recette antenne Radium): il en coûte 5 € pour 4 heures de stationnement ; après avoir gratté, on doit mentionner son n° d’immatriculation, l’heure, le jour et le mois ;
– le tarif 1 (25€) n’est applicable que pour les véhicules immatriculés en Belgique.
Pour les autres véhicules, qu’on ne sait pas poursuivre (perte estimée à 500.000 €), l’Echevin annonce qu’on emploiera prochainement des … sabots ! Il avait présenté ces explications en commission, il me remet un exemplaire du PV.
Le Bourgmestre profite du sujet pour anticiper sur les points 16 et 20 et annoncer que :
– la Commune commande 300 nouveaux horodateurs (d’ici 2014, les quartiers Gallait, Bertrand et Nord vont passer en zone verte avec stationnement payant pour les visiteurs) ;
– des évaluations satisfaisantes confortent le système des 20 minutes gratuites dans les zones commerçantes de Brabant et de Helmet mais, comme des petits malins s’amusent à tirer des tickets gratuits de 20 minutes en 20 minutes, la Commune installera des horodateurs avec pavé alphanumérique où on devra encoder son numéro de plaque ; la possibilité pour un véhicule de prendre un ticket gratuit sera limitée à deux fois par jour ; 68 horodateurs de ce type sont prévus.
Le cdH s’abstiendra sur tous ces points. Le VLAAMS BELANG (VB) seulement sur les trois règlements. Vraisemblablement les socialistes aussi mais, au moment des votes, c’est Mme VRIAMONT qui ouvrira le bal en néerlandais à toute allure … Je n’ai pas saisi la teneur de ses votes, et aucun membre du groupe ne les répétera, se contentant du petit jeu des « Comme Mme VRIAMONT » ou « Comme M. .. ». Il est grand temps d’inaugurer le tableau électronique !
Gageons que ces histoires de stationnement alimenteront abondamment les débats électoraux !! Les votes sentent d’ailleurs la campagne – si j’ose dire, à propos des trop nombreuses voitures en ville ! Et le Conseil va passer une heure sur ces questions.
Deux conseillers avaient fait inscrire à l’ordre du jour des points à ce sujet. On les regroupe ici :
– M. de BEAUFFORT s’enquiert du retour d’expérience qu’on tire du stationnement réglementé : y a-t-il des plaintes ? Quelles ressources rapporte-t-il à la Commune? Quelles sont les prochaines étapes ? Il s’inquiète aussi d’un stationnement nocturne dangereux rue Van Oost où l’on déplore des pare-brises cassés (le Bourgmestre répondra que fermer cet espace signifierait 20 à 30 places de moins, qu’ils vont donc essayer de trouver d’autres solutions, et que la police veille quand même) ;
– M. GRIMBERGHS (cdH) demande aussi une politique d’évaluation (notamment de l’extension horaire) et une vision globale (« Là, on avance au coup par coup, on rajoute des couches au dispositif » ; « Ce n’est pas une politique de mobilité mais une politique fiscale – M. CLERFAYT l’assume d’ailleurs courageusement »). Selon le conseiller cdH, la politique initiée ne peut que mener au stationnement réglementé et payant jusque 22h, généralisé sur tout le territoire de la commune.
Sur les nouveautés annoncées, les réactions se multiplient :
– à l’égard du non-marchand (ASBL et établissements d’enseignement), M. GRIMBERGHS apprécierait qu’on reconnaisse les services rendus, au moyen de réductions du coût ; il fait remarquer aussi que la formulation retenue dans le projet de règlement, qui traite pareil le libre et l’officiel (ce dont il est content), oublie les établissements de la Communauté française et ceux de promotion sociale ; le Bourgmestre tiendra compte de cette observation, et expliquera à Mme VRIAMONT que ce sont les écoles qui devront demander les cartes ; elles pourront en demander 2 + 30% du personnel occupé ;
– à l’égard des résidents étrangers, M. REGHIF (LB) demande ce que devient le contrat qu’on avait conclu avec une firme spécialisée pour recouvrer les redevances de stationnement dues par ces véhicules étrangers, et pourquoi on n’a pas pensé plus tôt aux sabots, comme dans d’autres grandes villes européennes ; Mme VRIAMONT trouve aussi qu’on a vraiment attendu longtemps pour décider d’aller plus loin (en 2007, quand on a délégué le recouvrement, les plaques étrangères représentaient 8% des amendes, aujourd’hui, on en est à 25% ; M. CLERFAYT confirme en tout cas qu’on sera ferme : les automobilistes avec plaque étrangère (qui, dans leur grande majorité, résident ici) devront rentrer dans les règles et prépayer des tickets ou des cartes à gratter ; en attendant, M. VANHALEWIJN s’inquiète : « Il y a maintenant un trou dans le dispositif. D’accord pour un mois, mais il ne faut pas traîner ! »
M. VAN GORP (PS) embraye : il n’y a pas de vue d’ensemble, on a affaire à la xième invention pour colmater les brèches d’un système qui ne fonctionne pas, cette politique est un échec sur toute la ligne ! Il attire l’attention sur le coût pour les non-habitants qui viennent aider leurs seniors : le vivre-ensemble en est menacé. M. VANHALEWIJN lui répondra : la carte de 4h es une bonne idée pour les personnes qui viennent passer la journée pour garder des enfants ou veiller sur une personne âgée. M. GUILLAUME explique les différentes possibilités (relativement bon marché, selon lui) pour accueillir les personnes qu’on reçoit : la carte à gratter, ou les cartes de stationnement temporaires, qui sont valables quinze jours ou tel jour de la semaine.
Face au problème de la pression automobile croissante, les fronts écologiques et fiscaux étant occupés par d’autres partis, le groupe socialiste se retrouve à faire de la haute voltige dans une posture qui est tout sauf progressiste …
Le majorité défend la politique menée : pour le conseiller M. VANHALEWIJN, c’est une évidence qu’à terme, il faudra étendre le stationnement payant à l’ensemble du territoire communal. Sur les demandes de facilités, M. CLERFAYT réagit : « ça ne libère pas des places de donner des cartes pas trop chères à tout le monde … Il faut envoyer ailleurs les véhicules qu’on ne souhaite pas avoir. » Il reconnaît bien sûr l’utilité des enseignants, mais pas moins celle des boulangers ! « Il faut défendre l’ensemble des activités économiques en ville, mais il faut que ces activités réduisent leur pression automobile. » Il explique encore que la politique menée vise à augmenter le confort de stationnement des habitants et des visiteurs de courte durée (à quoi M. GRIMBERGHS rétorquera que le mieux serait que les voitures restent garées et roulent moins …).
Oui, explique le Bourgmestre, la politique évolue car la pression automobile augmente chaque année. Une absence de réglementation ne peut rien résoudre. Il termine en expliquant que la Région vient de décider d’intégrer un peu plus les politiques et d’imposer des décisions aux communes : c’est pour ça qu’on a attendu ; le plan régional de stationnement qui s’annonce devrait signifier la suppression de dizaines de milliers de places de stationnement, prédit-il. Cela étant, des parkings souterrains sur Schaerbeek feraient partie de la réflexion aussi – ce qui ne rassure pas M. VAN GORP, qui a compris que ce ne sera pas pour ajouter des places, mais risque bien de se faire au détriment du parking en surface.
Sur ces questions de parking, l’élu socialiste pointe encore avec indignation la convention consentie à un restaurateur de la place Colignon pour la mise à sa disposition, en soirée pour sa clientèle, de quatre places de parking d’échevins : M. VAN GORP dénonce la privatisation d’un espace public, pour un prix réduit (200 € par emplacement) ; les autres restaurants des alentours ont-ils été informés de la possibilité offerte à certains ? Alors que les habitants souffrent de la pénurie de places de parking, ici ce sont peut-être des non-Schaerbeekois qui vont profiter de ces places ! Et qu’en est-il d’autres endroits privés pour lesquels on envisagerait … une mise aux enchères ?! Ces places iraient donc aux plus riches ?! M. VANHALEWIJN le soutient : il faut objectiver, réguler et évaluer le procédé (qui y a droit et selon quel critère ?), et conteste en tout cas la concession par voie d’enchères, donc à celui qui paierait le plus cher. Le VB votera contre.