Une seconde interpellation citoyenne porte sur le permis d’urbanisme relatif à la tribune Nord du Crossing.
M. TASSIER présente les inquiétudes des riverains de Renan concernant la teneur du projet : peut-on garantir que la plateforme au 1er étage ne sera pas utilisée comme buvette ? Et la salle de gymnastique ne risque-t-elle pas d’être convertie en salle de fête ? Ils ont aussi des doléances concernant le parking (on augmente les activités dans le quartier tout en diminuant les emplacements de parking !) et demandent que des places hors voirie soient créées pour compenser les pertes. Diplomate, l’intervenant assure toutefois qu’ils ne sont pas opposés au projet, mais le dossier administratif les inquiète :
- le projet, qui prévoit donc une salle de gymnastique polyvalente et une salle de ping-pong d’envergure nationale, ne leur paraît pas conforme au PRAS qui protège soigneusement les zones de parc en n’autorisant que les équipements accessoires et les travaux strictement nécessaires ;
- le rapport d’incidence présenté quant à l’impact sur la mobilité se rapporte à un tout autre projet !
Ils s’étonnent enfin de voir que l’ordre du jour de cette séance du Conseil prévoit déjà l’approbation du marché de travaux : le Collège essaierait-il de jouer le calendrier …?
L’Echevin NIMAL assure qu’il n’y a pas de précipitation : l’Urbanisme avait déjà rendu un avis en 2010. Il y avait un équipement sportif auparavant à cet endroit. Nous en sommes ici au « chaînon manquant » du réaménagement, qui va effectivement offrir :
- un local pour dix ou quinze balayeurs, ainsi que deux postes de travail,
- une salle de gymnastique polyvalente pour les activités de l’école (donc en horaire de journée) : ce n’est pas une salle de fête, souligne-t-il ;
- dix tables de ping-pong pour le club schaerbeekois, sur deux étages, avec une buvette intégrée, ouverte aux membres mais qui n’est pas à ciel ouvert.
Il se veut rassurant : il n’y a pas de terrasse possible sur le toit technique qui accueillera des panneaux solaires, les activités de loisir n’augmentent pas par rapport à ce qui a existé jadis, les entraînements de tennis de table ne drainent guère plus que 20 à 30 personnes, et il s’agit surtout de jeunes qui viennent en tram ou en vélo. L’étude de mobilité a été effectuée dans le cadre du permis. Quant à la question du parking, l’Echevin l’évacue : le quartier ne peut pas parler d’une perte drastique de places de stationnement quand on sait qu’on leur en avait ajouté 39 il y a quelques années ! Et (nouvel argument que nous n’avons pas fini d’entendre …) l’aménagement en zone 30 supprime la possibilité de se garer sur les places illégales !
M. BOUHJAR (PS) ne donne pas tort à l’intervenant : c’est la première fois que les Conseillers eux-mêmes reçoivent ces précisions, il y a bien une activité supplémentaire par rapport au départ, et c’est clair qu’on a perdu des places de parking avenue du Suffrage universel ! Cela étant, il se réjouit des superbes infrastructures où les clubs vont pouvoir évoluer davantage (ce qui pourrait effectivement provoquer de l’afflux …).
M. ERALY assure que le public n’est pas nombreux pour le ping-pong, il s’en souvient du temps où il y jouait (mais c’était peut-être son niveau qui n’attirait pas les foules !!). Pour lui, les clubs sportifs n’ont pas que vocation à viser toujours plus haut, il plaide pour un objectif éducatif, et espère qu’on pourra apaiser les inquiétudes des riverains en écoutant, expliquant et faisant visiter les installations.
Mme LORENZINO (LB) se réjouit que les riverains s’impliquent dans le projet, elle répète les arguments de l’Echevin et promet que la Commune se pliera aux avis qui seront rendus (ça paraît la moindre des choses !) pour préserver la qualité de vie des riverains.
M. VERZIN précise que son groupe se réjouit lorsqu’une nouvelle discipline s’installe dans la commune, mais il se dit ébranlé par l’argumentation juridique, il note la pression supplémentaire sur le quartier et la diminution objective de l’offre de stationnement (et pas qu’ici !), et souhaite défendre le « droit des gens qui ont acquis des immeubles de grande valeur d’en jouir avec quiétude ».
Le point de vue de M. BERNARD, pour le PTB, est assez différent : il reconnaît que l’équilibre entre le droit des riverains et les nécessaires infrastructures pour les jeunes n’est pas toujours facile à trouver, il souligne que beaucoup de jeunes attendent des infrastructures dignes de ce nom, et il aurait apprécié qu’on puisse leur offrir l’usage de la salle polyvalente en dehors des heures de classe.
M. CLERFAYT conclut en espérant que l’intervenant repart rassuré. Soyons clairs : dans les sujets de type NIMBY (Not in My Backyard), le politique se doit d’imposer au bénéfice de la collectivité des choix qui seront douloureux pour certains.