La séance passée avait déjà traité de cette question brûlante. Catherine Moureaux (PS) rappelle son opposition à ce nouveau règlement et ajoute que son application concrète pose problème. Des pétitions circulent pour demander sa suppression.
Georges Verzin (MR), à son tour, estime que les mesures prises sont profondément antisociales : 70 % des enfants de ces écoles sont pauvres. Il appelle à une véritable concertation avec les parents. Enfin, Axel Bernard (PTB), évoque la situation sociale difficile des familles concernées et demande aussi l’annulation de ce règlement. Ces trois interventions sont vivement acclamées par le public.
L’échevin Michel De Herde prend la parole, sous les quolibets, pour affirmer qu’une concertation a bien eu lieu, qu’on ne peut pas encore dire que les frais de garde soient trop élevés puisqu’aucune facture n’a encore été envoyée aux parents, et qu’il accepte l’échelonnement des payements, ainsi que des formes d’exonération.
Comme le public interrompt les débats en permanence et veut imposer une sorte de négociation directe avec le pouvoir communal, Bernard Clairfayt, qui choisit la « zenattitude » au milieu du brouhaha, rappelle les règles d’or de tout débat démocratique.
Les trois interpellateurs réagissent aux réponses de l’échevin : quels sont les critères qui permettent d’être exonérés de ces frais ? Est-ce que le système informatique actuel est capable de gérer les différents forfaits ? L’ancien échevin de l’Instruction publique, Mohamed Lahlali (PS), rajoute une louche, en signalant que, dans le passé, personne n’a jamais voulu augmenter les frais de garde.
Pour clore le débat, le bourgmestre propose – habilement – de mettre aux voix la motion du PTB demandant l’annulation pure et simple du règlement-redevance. Cette motion est rejetée par la Majorité. Les parents présents sont furieux, clament qu’il s’agit d’un véritable déni de démocratie et qu’ils reviendront en force !
Le dispositif décidé à la rentrée scolaire consiste en des frais de garderie fixés sur base d’un montant forfaitaire payé à l’avance. Il a déjà été adapté par le Collège, en septembre, sous la pression des parents et des partis d’opposition.
Le débat très vif porte sur 1/ l’augmentation réelle des prix (mais le prix des repas était plus bas que leur prix de revient !) ; 2/ l’application très complexe du système avec ses multiples forfaits (une vraie usine à gaz d’après certains…) ; 3/ les critères non connus, voire opaques d’exonération et 4/ la qualité de la concertation entre l’échevinat et les familles organisées. Le tout évidemment sur fond de précarisation de nombreux parents. Rappelons que cette question touche pas moins de 5.000 enfants du maternel, du primaire et du spécial.
Cette séance a été l’occasion d’une confrontation entre les tenants d’une démocratie représentative (la nôtre) et de la démocratie directe. Cette dernière, malgré les risques nombreux et évidents de dérapage, risque de gagner en légitimité, en raison des dysfonctionnements de notre bonne vieille démocratie par délégation.
A « Démocratie schaerbeekoise », on croit à leur complémentarité et à leur enrichissement réciproque… !