cc 2012-03-28: 1. Crèches de Schaerbeek.

Place ensuite à l’ordre du jour avec la présentation du rapport annuel d’une ASBL para-communale. Le moment est historique : le Bourgmestre lui-même souhaite qu’on donne plus d’importance aux évaluations régulières du travail des associations qui gèrent des missions publiques ! Enfin : cette demande cent fois répétée a été entendue ! Nous serons vigilants pour que cela ne reste pas un vœu pieux. L’Echevin DE HERDE va donc présenter ce qu’il en est des « Crèches de Schaerbeek » et on fera ça sérieusement : on ne passera pas moins de 1h15 sur ce point.

L’ASBL fonctionne depuis 1973, elle travaille avec l’ONE et est reconnue pour l’accueil d’enfants trisomiques. L’Echevin présente d’abord une série de statistiques sur le secteur, puis des comparaisons entre les établissements subventionnés par l’ONE et ceux qui relèvent de « Kind & Gezin ». Il admet que la situation n’est pas brillante : quand on compare le nombre de places d’accueil au nombre d’enfants susceptibles de fréquenter les crèches, on arrive à 15,5%, alors que l’Union européenne recommande un taux de couverture de 33% … 795 enfants sont accueillis en crèche sur une population de 5.136 enfants nés au cours des deux ans et demi écoulés). On arrive à 20,55% si on compte les enfants accueillis en milieu néerlandophone. 900 demandes restent insatisfaites (mais ce chiffre comprend un certain nombre d’inscriptions multiples). Les « Crèches de Schaerbeek » ont un budget de 4.655.136 €, dont 77% sont consacrés au personnel. La Commune met 910.000 € sur la table, les parents participent à hauteur de 942.000 €.

L’ASBL se donne trois objectifs :
– le bien-être des enfants (le personnel est constamment formé, les enfants mangent bio et 100% des prélèvements par le laboratoire sont satisfaisants !) ;
– l’augmentation du nombre de places (depuis 2006, on a ouvert deux nouvelles crèches et deux gardes-accueil) ;
– la rénovation des crèches existantes (trois rénovations lourdes ont eu lieu sur la mandature).

Les interventions des conseillers saluent le bon travail du secteur, les initiatives prises pour accroître l’offre, les efforts qualitatifs et pédagogiques, notamment la centralisation des inscriptions (M. EL ARNOUKI – cdH), la presque généralisation du bio (il faut changer les méthodes de travail, reconnaît M. VANHALEWJN (ECOLO), mais ça ne coûte pas plus cher) et la bonne collaboration des administrateurs de l’ASBL. Ils mettent aussi en débat les points suivants :

– le taux de couverture variable suivant les quartiers : M. LAHLALI (PS) plaide pour qu’on privilégie les quartiers densément peuplés ; M. DE HERDE précise que l’ONE interdit de réserver une crèche au quartier, mais que la plus forte entrave, c’est le problème de la densité du bâti : les normes ONE imposent 16m² par enfant (il faut donc 800m²) et un jardin ou une terrasse ; toutefois, l’Echevin semble optimiste sur la possibilité d’acheter des bâtiments dans le cadre des Contrats de quartier ;

– les meilleures performances du côté de K&G : c’est qu’ils sont moins exigeants sur les m² par enfant ; Mme VRIAMONT (SPa) suggère donc une étude pour faire appel aux moyens flamands ; elle assure que tout le monde est le bienvenu dans les crèches flamandes (M. DE HERDE a pourtant évoqué un décret en vertu duquel 55% des places devraient être réservées aux enfants dont au moins un parent connaît le néerlandais … ?) ;

– la croissance de 100% du côté privé pendant cette mandature : M. de BEAUFFORT (LB) demande si la Commune pourrait accompagner ce développement ; M. VANHALEWYN, de son côté, privilégie un soutien non financier pour le secteur privé ; l’Echevin précise que son collègue NOËL a accompagné quatre projets et que les Contrats de quartier susciteront aussi l’installation d’accueillantes à domicile ;

– la perte dans l’opération Lyra (le projet avorté avenue Plasky) : tant de frais supportés pour rien, Mme VRIAMONT en veut le détail ; et face à l’immeuble qui risque d’être vendu à perte, l’opposition suggère des pistes : une évaluation par le Receveur de l’Enregistrement, confier le bien à un opérateur privé ; M. DE HERDE assume l’échec de la crèche Lyra : il ne savait pas qu’il y aurait un voisin irrédentiste (« Celui qui a gagné les procès sera prochainement candidat, et pas sur la liste du PS : ne courez pas trop derrière lui, M. LAHLALI, Mme VRIAMONT ! ») ; il a effectivement fallu supporter en pure perte les frais de notaire et d’enregistrement, des honoraires d’architecte et d’avocat, le précompte immobilier et la taxe compensatoire sur le patrimoine des ASBL ; l’évaluation d’un expert immobilier a été demandée, on a chargé de la vente l’étude d’un notaire qui donne des gages de crédibilité, mais on pense effectivement à dédoubler le canal de vente.

L’Echevin précise aussi ce que recouvrent les créances douteuses : il y a 5% de factures impayées, ce qui est un pourcentage raisonnable (des parents disparus dans la nature ou dont la situation se dégrade ; le C.A. décide de procédures de recouvrement ou y renonce).

Enfin, socialistes et écolos (par les voix de Mme VRIAMONT et M. VANHALEWYN) réclament plus de places de crèche. Le Bourgmestre leur répond : une place de crèche coûte, il faut le savoir, 10.000 € par an (dont la moitié payée par l’ONE) ; pour donner priorité à ce développement, il faudra être créatifs ! M. DE HERDE rappelle le sort qu’à l’instigation de camarades néerlandophones, la Cour constitutionnelle a réservé au Plan Crèches de M. PICQUE (annulé ! Il n’y a donc plus de subventions d’investissement). Il précise que le coût moyen de construction d’une crèche de 48 lits (soit le maximum autorisé par l’ONE) est de 2,5 millions. Et il alerte ses interlocuteurs dont les partis sont présents à la Communauté Française : le dernier appel à projet pour agréer des crèches remonte à 2009 : il faut accélérer les choses du côté de l’octroi des subventions ONE !