Point 3 – L’Echevin DE HERDE demande qu’on approuve des modifications au budget 2011, sur la base d’informations reçues de l’extérieur et pour intégrer les besoins des autres instances et services communaux. A l’ordinaire, quelques nouvelles taxes, une bonne surprise aux additionnels communaux (nos impôts) et une augmentation des droits de passage Sibelgaz, mais principalement quand même de mauvaises nouvelles :
il faut 1.400.000 € de plus pour le CPAS (en ce qui concerne les comptes 2009 et 2010, mais ça ne va pas s’arranger : l’Echevin rappelle qu’on arrive à 6.000 dossiers de bénéficiaires du revenu minimum d’insertion, et qu’il y aura bientôt plus de personnes aidées par le CPAS que par l’assurance-chômage …) ;
on touchera 870.000 € de moins que ce qu’on avait budgété en provenance du holding communal.
Tout ceci ramène le bonus espéré à 250.000 € (au lieu des 2.250.000 € planifiés initialement). Et M. DE HERDE ne cache pas les mauvaises perspectives pour la fin de l’année et pour 2012 : les comptes 2009 de la zone de police ne seraient pas favorables, et les inquiétudes sont grandes sur les comptes 2010 du CPAS et les dividendes du holding communal.
A l’extraordinaire, la situation reste sous contrôle. L’Echevin signale simplement que :
pour le projet Van Oost – Navez, les finances communales supporteront 6 millions, le reste sera subventionné ;
la zone 20 à Terdelt ne sera pas financée en 2011.
Traditionnellement, chaque groupe y va ensuite de son commentaire, mais le ton va vite monter, les conseillers s’interrompre grossièrement et les coups bas se multiplier :
satisfait, M. de BEAUFFORT (qui siège avec les élus de la Liste du Bourgmestre) félicitera le Collège pour son travail sérieux ;
précis et systématique, M. GRIMBERGHS (cdH) se réjouira qu’on redevienne raisonnable sur le produit des horodateurs et la taxe sur les surfaces commerciales, et qu’on renonce à taxer les propriétaires qui ne résident pas à Schaerbeek (« Il faut arrêter d’essayer de ne pas taxer ses électeurs, et de taxer les voisins qui développent des activités. ») ; par contre, en ce qui concerne la taxe sur les immeubles inoccupés, il faut poursuivre plus énergiquement : « Notre rendement est identique à celui d’Auderghem !! » Il demande l’inventaire des immeubles taxés : « Chacun pourrait sûrement en ajouter ! ». Sur l’IPP : « Faut secouer le SPF Finances pour qu’il paie, n’est-ce pas, M. le Bourgmestre empêché !? » Le Conseiller cdH relève qu’on ajoute déjà au budget le produit de la taxe sur les maisons de rendez-vous alors que le règlement n’est pas encore voté !! Et à propos du budget extraordinaire, il redit que les terrains Voltaire sont insuffisamment valorisés : le montage ne ménage pas suffisamment l’intérêt des finances communales.
Sceptique, Mme VRIAMONT (SP) suggère même de mettre à 0 les rentrées DEXIA pour présenter un budget plus réaliste (l’Echevin lui précisera qu’on ne peut pas inscrire des choses au budget sans avoir des chiffres, des documents) ; et elle s’étonne que le Brusilia 2 soit taxé alors que ce n’est pas un bâtiment abandonné (c’est comme immeuble inachevé qu’il est sujet à la taxe).
Agressif, M. VAN GORP (PS) accuse le Collège d’user de « trucs et ficelles » et le Bourgmestre de procéder à des engagements pour son Cabinet [pour préparer les élections, décodera une autre élue PS] alors que tout le monde doit se serrer la ceinture. « La majorité a dilapidé le matelas, Schaerbeek est dans le rouge et on nie l’évidence. Si on avait regardé objectivement les résultats, on aurait pu travailler ensemble et activer des leviers au Gouvernement régional. »
M. VANHALEWIJN (ECOLO) contre-attaque : la Commune ne maîtrise pas la crise, ni l’augmentation de la pauvreté, ni la perte des dividendes DEXIA ; pour les recettes, Schaerbeek a de moins beaux immeubles que Bruxelles et moins de bureaux que Saint-Josse ; elle est une des communes les moins dépensières malgré des dépenses dues à ses particularités socio-économiques mais « On arrive au bout d’un certain modèle, et il ne sera bientôt plus possible de porter nous-mêmes le poids de nos difficultés socio-économiques ». Il faut refinancer le fonds pour la Politique des Grandes Villes et revoir l’actuel « nettoyage » de l’assurance-chômage. « Une partie de l’opposition est malhonnête intellectuellement, qui attaque le CPAS et critique la ‘rage taxatoire’ : elle finit par préconiser le contraire de ce qu’elle fait ailleurs. » (Celui qui se sent morveux se mouche : tous les socialistes rouspètent bruyamment, y compris le collaborateur de Mme ONKELINX (PS), qui squatte sans vergogne le banc de presse.) Il faut interpeller la Région, avec les autres communes dans la même situation. « Si M. VAN GORP était plus impliqué, on aurait plus de subsides ?!? Drôle de conception de la chose publique … » Nouvelle vague de remous grossiers sur le banc PS.
La parole est rendue à l’Echevin, qui ne calmera pas le jeu : « Les autres entités gérées par le PS ont-elles de meilleurs finances ??! Voyons Molenbeek, avec un million de déficit, idem à Evere, pire à Forest, et la Communauté française, … ! Dois-je continuer ? »
– « Oui, oui, continuez ! », lui lance hors micro Mme ONKELINX, qui prend le train en marche mais s’ajuste immédiatement au ton de ses camarades.
– « Une Commune n’a pas vocation à thésauriser. On a cofinancé des investissements utiles, on a remboursé un emprunt, on a capitalisé dans le fonds de pension. A propos de la taxe sur les immeubles, M. VAN GORP critique quand on l’instaure et quand on la retire ! Si les conseillers connaissent des immeubles inoccupés ou inachevés, ils peuvent les signaler aux services des taxes ou de M. GUILLAUME. » Et il existe déjà une taxe sur les serveuses de bar. On parlera plus tard de l’évolution de ce règlement.
Le calme revient. M. CLERFAYT (LB) quitte sa place et va souffler une dernière réponse à l’oreille de la Bourgmestre f.f. : « Un agent de niveau B passe au niveau A, ce n’est pas un poste supplémentaire. » Il n’empêche : au moment des votes, PS et cdH voteront contre, la Liste DEMOL s’abstiendra.